Les premières règles concernent la circulation routière. Par leurs caractéristiques matérielles, les ensileuses sont, le plus souvent, d’une largeur inférieure à 3,50 m. Elles intègrent ainsi le groupe A des outils agricoles circulants, mais une vérification physique (au point le plus large du renflement des pneus) peut permettre de confirmer rapidement l’exactitude de l’information transmise par le constructeur. Les véhicules agricoles du groupe A ne nécessitent pas de convoyage spécifique. Cependant il faut se conformer à quelques règles*.
Au champ
Au champ, le chauffeur est responsable de son chantier. En cas de risques avérés ou supposés, il doit arrêter la machine afin de faire rétablir les bonnes conditions de sécurité. Les chauffeurs des ensembles tracteurs-remorques doivent rester attentifs à la direction prise par l’ensileuse, aux décisions du chauffeur quant à l’entame et la coupe de la parcelle. Un échange avant d’entrer dans le champ est un plus. Les tracteurs ne doivent pas encombrer les voies de circulation.
Sur la route
Ces dernières doivent également être laissées propres. Trois règles spécifiques à la problématique «boue» obligent à prévenir en cas de dépôt panneaux «boue» temporaires 150 m en aval et en amont de la zone à risque). Il convient aussi d’éviter le dépôt de boue autant que possible, en empruntant des chemins agricoles. Enfin, l’opérateur est tenu de nettoyer la chaussée (manuellement, en revêtant un gilet jaune, ou mécaniquement avec une balayeuse), ou de la laver avec une tonne.
Attention aux piétons (enfants, grands-parents, voisins ou simples curieux) qui viennent voir évoluer les machines et ne vont pas anticiper les déplacements des véhicules. De plus, toutes les personnes sur le chantier doivent être soit exploitant, soit salarié déclaré. En cas de contrôle de la Direccte, toutes les autres personnes présentes peuvent être contrôlées.
Points spécifiques sur les lignes électriques
Les lignes électriques sont réputées aux normes en fonction de la date d’implantation du poteau (en clair : si le poteau date de 1950 et que la hauteur réglementaire de cette date est respectée, alors il n’y a pas d’anomalie). Les normes actuelles sont de 6 m au-dessus d’un champ et de 8 m au-dessus d’une route. L’exploitant doit signaler les lignes à risque au chauffeur pour éviter le contact entre la machine et la ligne.
Ce contact, s’il n’engendre pas toujours un incendie ou un arrêt de la machine, provoque un choc électrique au chauffeur. Ce dernier doit en ce cas se faire examiner rapidement pour en évaluer les conséquences immédiates et futures. Un travail régional a été engagé par la Direccte Bretagne, réunissant les Msa, Edt, Enedis, Syndicat d’électrification, Chsct et les cuma, pour établir un processus de signalisation des lignes problématiques, une meilleure information quant aux risques et une évolution des matériels. L’aboutissement de ce projet pourra être une charte régionale entre les différents intervenants.
* Règles pour les véhicules du groupe A
Âge du conducteur : au moins 18 ans.
Visibilité : panneaux barrés rouge et blanc réfléchissants (2 à l’avant et 2 à l’arrière), gyrophares (de 1 à 4) visibles à 50 m tous azimuts, feux de croisement allumés jour et nuit.
En convoi : distance de sécurité de 150 m entre deux ensileuses. En cas de manque de visibilité ou si le convoi est de trois ensileuses, la distance est réduite à 50 m.
Vitesse : celle de réception du véhicule, et jamais plus de 40 km/h.
Passage à niveau : l’ensileuse doit franchir un passage à signal automatique en 7 s (20 s s’il est gardé par un employé). En l’absence de portique de sécurité, la hauteur au passage est de 4,80 m.
Circulation hors département : limitée aux départements limitrophes par la route ou porte-char.
Parue en décembre 2017, retrouvez prochainement sur entraid.com votre édition spéciale Ille Armor.