Dans le Bassin Adour-Garonne qui couvre pour l’essentiel les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, à la mi-juillet, « seuls six départements (sur 26) n’avaient pas d’arrêtés préfectoraux pour restreindre l’usage de l’eau », a rappelé mardi le préfet d’Occitanie Etienne Guyot, lors de la tenue mardi à Bordeaux du Comité de Bassin Adour-Garonne.
Les préfets des deux régions ont décrété une « opération commando » associant Etat, collectivités territoriales, régions, acteurs agricoles et industriels, public, pour « rétablir un équilibre hydrographique en souffrance » par endroits sur le bassin.
L’objectif est de s’attaquer au « déficit qui existe aujourd’hui, de 250 millions de m3 par an, annoncé à 1,2 milliard de m3 par an à l’horizon 2050 », soit la moitié de la consommation actuelle, selon M. Guyot.
Le comité de Bassin Adour-Garonne a validé mardi les mesures adoptées aux Assises nationales de l’eau début juillet et a lancé des chantiers pour des actions concrètes dans ses sous-bassins (Garonne, Dordogne, Charente, Lot, Tarn-Aveyron, Adour, Côtiers Aquitains-Charentais), que ce soit en matière d’économies d’eau, restauration de zones humides, végétalisation, mobilisation ou remobilisation de ressources (par exemple des réserves d’eau en déshérence), notamment.
« Il faudra créer des ressources (en eau) supplémentaires » a affirmé Martin Malvy, président du Comlité de Bassin Adour-Garonne et ancien président (PS) de la région Midi-Pyrénéées. « Mais elles ne seront jamais à la hauteur de l’enjeu. Il n’y a pas une solution mais une addition de solutions et de politiques nouvelles ».
Le Comité de bassin a ainsi adopté une motion « demandant d’ores et déjà à l’Etat, dans le cadre des nouvelles conventions de concession hydroélectrique des barrages, de prévoir une capacité supplémentaire de prélèvement de l’eau destinée au réseau plutôt qu’à la production hydro-électrique », a expliqué M. Malvy. « Aujourd’hui ce sont 160 millions de m3 dont nous disposons chaque année, nous voulons atteindre les 400 millions, mais ça ne règlera pas non plus le problème ».
Adour-Garonne a aussi demandé « un audit sous 18 mois, agence (de bassin) par agence », pour vérifier que la feuille de route des Assises de l’Eau de juillet « peut être menée a bien dans un cadre des moyens laissés par les restrictions budgétaires, les prélèvements de l’Etat » sur le budget des agences.
Le comité a aussi demandé, dans le cadre de la renégociation de la Politique agricole commune, qu' »elle intègre l’accompagnement des pratiques agricoles nécessaires à la reconquête de la qualité des rivières ». « Il faudra des financements, des moyens, et ils viennent en partie de l’Europe, du Feader » (Fonds européen agricole pour le développement rural), a rappelé M. Malvy.