En juillet 2017, nous ferons voter pour toutes les entreprises de France, dont l’agriculture, une baisse de 34 milliards d’euros des charges de façon à ce que vous puissiez vous remettre au niveau de compétitivité avec les autres », a déclaré M. Sarkozy lors d’une rencontre avec les représentants agricoles marnais à la foire de Châlons-en-Champagne. « Cela veut dire plus aucune charge au niveau du Smic et on monte jusqu’à 1,6 Smic pour sortir les charges. Ce mouvement-là n’est pas un choix, pas une alternative, c’est vital : on le fait ou on meurt. On le fait ou on n’a plus d’agriculture », a-t-il expliqué lors de cet important rendez-vous agricole. L’ancien président de la République a également fustigé la « concurrence déloyale » dans l’Union européenne où « on ne peut pas continuer avec des charges entre 25 et 50 % supérieures aux Espagnols ou aux Allemands ». Il a par ailleurs annoncé que, s’il était élu, il défendrait un texte de loi prévoyant « l’abrogation de toute norme française supérieure à la moyenne des normes européennes ». « Je ne m’oppose pas aux normes, mais il n’y a aucune raison, alors qu’on a voulu l’Europe, qu’on ait des normes supérieures aux autres », a-t-il encore dit, citant en exemple l’application d’une taxe carbone commune à l’ensemble des pays de l’Union européenne. Il a également proposé de modifier la structure fiscale des exploitations agricoles: « toute exploitation agricole aura le droit de lisser ses bénéfices et pertes sur cinq ans », a-t-il promis, expliquant que « la production agricole est aléatoire ». Concernant l’embargo russe qui touche les produits alimentaires européens, l’ancien président a également déclaré aux agriculteurs: « vous n’avez pas à payer 1 milliard d’euros les conséquences d’un conflit en Ukraine pour lequel vous n’êtes pour rien. Donc nous suspendrons les sanctions contre les Russes et les Russes suspendront les sanctions sur l’ensemble de l’agriculture européenne et française ». En juin, à Saint-Pétersbourg, M. Sarkozy avait cependant appelé M. Poutine à faire le premier pas. Sur le prix du lait, M. Sarkozy a enfin plaidé pour une « modification du droit de la concurrence » afin que les producteurs puissent « fixer un prix moyen de production » au lieu d’être « étranglés » et de ne pas avoir « voix au chapitre ».
Châlons-en-Champagne, 30 août 2016 (AFP)