« Face aux mutations du monde agricole, et en situation de crise pour les grandes cultures et l’élevage, les agriculteurs doivent recourir davantage à la mécanisation partagée pour diminuer leurs charges », a rappelé Bernard Chevallier au Préfet de Saône-et-Loire, Gilbert Payet, venu visiter deux cuma ce 8 mars.
Le matin, les officiels se sont rendus à Péronne pour rencontrer les adhérents de la cuma de l’Eau Claire, spécialisée dans le traitement des effluents viti-vinicoles. Créée en 2000, la cuma s’occupe du lavage de 11 machines à vendanger et 11 pulvérisateurs. Elle dispose également de deux locaux phytosanitaires pour 197ha de vigne, entrepose les marcs de 163ha, et traite 600m3 d’effluents de caves et de lavage Machines à vendanger stockés et épandus dans le cadre d’un plan d’épandage sur 35ha. 85 % des hectares de vigne de la commune de Peronne sont concernés. La mutualisation des moyens a permis à chacun d’accéder à des procédés de traitement agréés et simples techniquement.
Les cuma, une affaire d’Homme
L’après-midi, une cinquantaine de personnes avaient fait le déplacement jusqu’à Devrouze pour visiter la cuma Ensil’Vit’. « Le choix de la cuma réside dans la volonté de maîtriser nos charges de mécanisation, tout en ayant accès à un parc matériel le plus large possible, chose qui serait impossible individuellement. De plus, il est également plus facile de suivre collectivement les évolutions technologiques des outils. Enfin, par l’intermédiaire de nos bâtiments, nous avons répondu ensemble à une problématique d’accès pour tous», a expliqué son président, Jean-Claude Richard. Comme son nom l’indique, la cuma Ensil’Vit’ a été créée pour les chantiers d’ensilage. Aujourd’hui, elle compte 18 adhérents polyculteurs-éleveurs et réalise 118500€ de chiffre d’affaires. Elle dispose de 60 matériels agricoles, de l’épandage au fenaison en passant par le transport et la manutention. Elle dispose également de bâtiments équipés de panneaux photovoltaïques. Par ailleurs, les adhérents de la cuma réfléchissent sérieusement à la méthanisation. Ils sont à l’image des cuma, un « groupe soudé malgré l’adversité ».
Faire passer le message
Avec la présence d’officiels comme les maires des communes, mais également des conseillers départementaux, la députée Cecile Untermaïer et le sénateur Jean-Paul Emorine, les administrateurs de la fédération des cuma de Bourgogne ont pu faire passer leurs messages et démontrer l’intérêt de l’agriculture de groupe. « Le mouvement cuma se développe sur des actions innovantes (abattage mécanisé du bois pour faire des plaquettes, abattage de volailles, gestion des effluents viti-vinicoles), mais aussi sur des activités plus classiques (travail du sol ou semis simplifié, fenaison en commun, transport), qui présente encore un potentiel de développement important ».
Pour permettre au mouvement de s’installer de manière pérenne, il apparaît nécessaire d’accompagner les groupes d’agriculteurs pour développer des activités en commun. Parmi les mesures pointées par les administrateurs du réseau : la facilitation de l’embauche en cuma, la prise en compte du poste mécanisation en commun dans l’installation et le développement du chiffre d’affaires des cuma du réseau à l’heure où la Bourgogne et la Franche comté doivent se fondre en une seule fédération.