Sans machine, la cuma ensile grâce à l’union départementale

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Sans machine, la cuma ensile grâce à l’union départementale

L’ensileuse utilisée par la cuma des Tours lui est fournie par l'union départementale.

La cuma des Tours ne possède aucune ensileuse. Ses adhérents accèdent pourtant très facilement à un service de récolte performant à tous points de vue, grâce à une dynamique départementale.

Le coût de l’ensilage à la cuma des Tours, située à Elven, dans le Morbihan, est dans les standards de son secteur. Pourtant, elle concilie un équipement de haut niveau, avec une surface d’activité limitée. Une dizaine d’élevages compte sur elle pour environ 400 ha de maïs, plus une centaine d’herbe, chaque année. L’ensileuse qui a haché la trentaine d’hectares de l’Earl du Guerneve ce jour-là est une Claas Jaguar 940, avec un bec huit rangs, le remplissage automatique des remorques et la technologie Schredlage, « même si cette année, contrairement à l’an dernier, les éleveurs n’ont pas souhaité hacher plus long que 17 mm, compte tenu de la texture des tiges », précise Germain Hallier, un des deux chauffeurs de la cuma des Tours mobilisés pour le chantier.

Une dynamique en intercuma

L’engin en est à la deuxième campagne de sa carrière et est la propriété de la cuma départementale du Morbihan. Depuis 2017, l’Udcuma 56 propose en effet aux cuma locales une solution pour répondre aux demandes d’ensilage. À l’époque, elle lance ce service avec une machine. Puis elle porte son parc à deux ensileuses en 2019, lorsque la cuma d’Elven prend la relève d’un entrepreneur cessant son activité. Cela faisait quinze ans que la cuma des Tours n’avait plus d’ensileuse.

« La cuma de Berric venait faire tous les ans quelques hectares, mais elle n’aurait pas pu absorber la totalité de cette nouvelle demande. Néanmoins, la surface était trop juste pour que nous puissions acheter une ensileuse », explique Nicolas Renaud, responsable de l’ensilage à la cuma des Tours et désormais président de l’Udcuma 56.

De 10 à 220 h de service dans chaque cuma

L’union départementale fournit l’engin. La cuma des Tours fait le plein, mobilise un chauffeur et propose un service à 310 €/h rotor l’an dernier. Et le schéma se duplique dans les autres groupes qui se partagent l’usage des deux Jaguar 940, que ce soit pour une quinzaine d’heures ou plus de 200.

« L’intercuma, ce n’est pas toujours simple. Comme les saisons d’ensilage, en fait, concède Nicolas. Mais ça se gère. » Déjà les voisines bénéficient d’un décalage des saisons qui facilite cette organisation. Rien qu’entre Elven et Berric, la dizaine de kilomètres à vol d’oiseau correspond déjà à une dizaine de jours d’écart des maturités. « Même cette année, où il a fait chaud pour tout le monde, ça s’est bien passé. »

Nouveauté 2022, les cinq responsables d’activité concernés communiquent à travers un groupe de messagerie instantanée. « WhatsApp m’a évité de devoir appeler les autres responsables pour répondre à chaque demande d’une des cuma », affirme le responsable de l’activité à la cuma des Tours.

L’organisation progresse

Entre ses derniers champs de maïs à couper et les silos de l’Earl, il n’y a qu’une route à traverser. Dans le cortège de trois ensembles qui assure la liaison, deux remorques et un tracteur viennent de la cuma des Tours. Cette dernière assure aussi la confection de la taupinière.

« L’intérêt de proposer une ensileuse, pour une cuma matériels, c’est que cela fait va faire tourner les outils autour. Et quand il y a des chauffeurs salariés, c’est une opportunité supplémentaire de les valoriser », analyse Christopher Brachet, animateur de la fédération des cuma. Nicolas Renaud observe également que le noyau de coopératives s’échange facilement des coups de main. Sans doute que le partage du principal outil de récolte fourragère y contribue. « Normalement, chacune a son chauffeur. Mais s’il faut quelqu’un, par exemple pour aller tasser un silo, nous parvenons à trouver des solutions. »

Le partage renforce des relations

Les précédentes n’étaient restées que deux ans à l’Udcuma 56. Les responsables de la structure n’ont rien programmé de façon définitive. Mais les ensileuses actuelles connaîtront probablement une carrière plus longue.

« Chaque hiver, on se réunit pour faire le bilan de la campagne, indique le président. Nous faisons le tour des machines et des dépenses nécessaires à leur entretien. L’année où l’on verra qu’il va falloir forcer là-dessus, nous déclencherons sûrement le renouvellement. Il faudra toutefois tenir compte de la valeur de reprise. »

Cette réunion annuelle est aussi une occasion de convier des représentants d’autre cuma. Bien qu’ils ne sollicitent pas le service, ils pourraient s’y intéresser. Les deux automotrices naviguent déjà entre plusieurs zones du territoire. Elles pourraient cependant largement récolter quelques hectares supplémentaires.

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