«Avoir des salariés dans nos cuma, c’est le pari que je lance aux cuma cantaliennes. Nous avons su nous mettre autour de la table pour acheter du matériel. Il faut faire pareil pour la main-d’œuvre. Il faut aussi impulser la construction de hangars dans nos cuma. Le hangar est aujourd’hui la maison mère de nos cuma.»
De la patience, de la confiance et un leader
Beaucoup de cuma se posent la question de l’embauche d’un salarié. Certaines se la posent depuis plusieurs années. Comment gère t-on un salarié? Y aura t-il suffisamment de travail? Sera t-il disponible quand on en a besoin?… Parmi les 8 cuma employeuses du département, certaines sont venues apporter leurs témoignages.
Pour Pierre Monier, président de la cuma des 3 L, «des exploitations en manque de main-d’œuvre passager et du matériel sous-entretenu ont été les principaux éléments déclencheurs. La possibilité pour les cuma de devenir groupement d’employeurs a aussi grandement facilité les choses. Pour que cela fonctionne, il faut aussi qu’il y ait de la confiance. Un salarié fera différemment mais cela ne veut pas dire qu’il ne fera pas bien. Aujourd’hui, l’entretien du matériel est assuré tout au long de l’année ce qui a limité les conflits sur ce sujet. De plus, le salarié permet de détecter la petite panne qui peut en amener une plus grande et immobiliser le matériel en période critique. Nous avons aussi défini une règle: le salarié effectue prioritairement un remplacement dans une exploitation en cas de problème. Cela rassure».
La cuma DéchiqBois est passée de 5 adhérents en 2007 «à plus de 100 aujourd’hui», constate son président, Didier Lacoste. La cuma emploi un salarié depuis 5 ans et «pour travailler ensemble, il y a un temps d’adaptation, il faut de la patience et de la confiance». Suite à l’augmentation de la demande pour les litières plaquettes, «nous allons investir dans une seconde déchiqueteuse ce qui va entraîner un second emploi dans la cuma».
A la cuma de la Coste, l’idée d’un salarié était dans les cartons depuis un moment. L’élément déclencheur «est que nous avons dans la cuma des matériels de plus en plus gros et de plus en plus technique. La conduite est de plus en plus compliquée sans faire de la casse. Nous avons depuis 1 an un salarié en CTI (Contrat de Travail Intermittent) pour 800 h/an. Nous avons noté une amélioration énorme au niveau de la casse et donc du coût quand le salarié conduit le matériel. Les exploitations grandissent et quand on a un salarié dans la cuma, il travaille aussi sur les exploitations à tel point que les 800 h/an sont déjà dépassées».
Faire connaître le métier
«La fdcuma va multiplier les réunions d’information dans les lycées et les MFR afin de mieux faire connaître les métiers de salarié de cuma. Le salariat dans nos cuma est aussi une opportunité pour de futures installations. Mieux vaut parfois attendre et acquérir une certaine expérience afin de pouvoir réaliser une installation dans de bonnes conditions. Devenir salarié dans une cuma peut aussi être un tremplin.»