Sylvain a un parcours atypique. Issu du milieu agricole, il a travaillé dans plusieurs établissements agricoles avant de venir s’installer à Vasles. Ce profil polyvalent a plu aux adhérents.
Solidarité, travail partagé, modération. Voici les trois mots « symboles » que répète Loïc Parnodeau pour expliquer le secret de deux décennies de salariat dans la cuma. « Il faut savoir rechercher l’intérêt collectif. Pour nous, avec la cuma, on reste nettement moins cher que si l’on avait notre matériel en privé. Alors pérenniser notre salarié, c’est pérenniser notre cuma. On cherche ainsi à protéger au maximum les hectares travaillés. Dès qu’un adhérent part, on cherche à savoir comment compenser le départ pour minimiser l’impact sur le travail de Sylvain. » La communication entre adhérents est mise en avant. « Attention aux prises de position par rapport à Sylvain. Les adhérents ne doivent pas lui dire tout et son contraire. » Cette rigueur est nécessaire afin que les informations restent claires pour le salarié.
Flexibilité et autonomie
Ces deux mots complémentaires s’imposent pour expliquer la longévité de Sylvain au sein d’une cuma. « On travaille avec beaucoup de monde. Il faut savoir être flexible et s’adapter à tous les caractères. » Sylvain le sait : à la cuma, il a gagné en liberté et en autonomie, même si ce sont les responsables qui organisent son planning, surtout dans les moments de pics de travail. Le salarié peut être amené à travailler chez de nombreux adhérents. Tous les jours, Sylvain marque sur son carnet les heures effectuées chez les adhérents et le travail effectué. Ces éléments seront repris ensuite avec le trésorier pour la facturation. La répartition du travail par journées ou semaines est prévue à l’avance.
Gérard Rouvreau, le président de la cuma, s’occupe de la planification de l’activité. Cela n’exclut pas des modifications au dernier moment à cause d’imprévus. « Il y a autant d’employeurs que d’adhérents. » Il faut donc veiller à l’équilibre des tâches. Le salarié ne peut être toute l’année à plein régime. Le contrat de Sylvain est donc annualisé pour compenser entre les périodes de pics de travaux et les périodes hivernales plus creuses.
Intérêt pour tous
L’intérêt d’un salarié en cuma est multiple. Pour l’adhérent, sa présence représente du temps de gagné, moins de surcharge de travail. Il peut mieux suivre son élevage ou se libérer pour sa famille, les loisirs… Côté cuma, le salarié assure un service de meilleure qualité grâce à des matériels davantage optimisés. « On valorise mieux notre parc matériel, on a moins de pannes puisqu’il est mieux entretenu. C’est un plus de pouvoir faire durer le matériel » indique Loïc.
Hangar – salarié, le duo gagnant
« Il importe que le salarié ait de bonnes conditions de travail. Grâce à l’atelier aménagé, son travail est largement facilité » complète Loïc. Cela fait cinq ans, que la cuma a investi dans cet hangar avec atelier. Le bâtiment a été aménagé de manière à ce que les déplacements de matériels soient faciles, et qu’il réponde aux besoins du salarié. « Au début, on avait peur d’investir. Cela a pris du temps. Avec le recul, on réalise qu’on aurait dû le faire bien plus tôt. »
Les adhérents qui ont participé à la construction ont été indemnisés et ce coût a été intégré dans l’amortissement du hangar. Le coût du hangar, 3 000 €/an, est facturé sur