La mise en commun de faucheuses entre éleveurs se traduit généralement par des surfaces plus importantes à faucher tous les ans. Le rythme de renouvellement d’une faucheuse en cuma est donc souvent plus rapide qu’en individuel. Mais il demeure toutefois différent d’un groupe à l’autre.
Une comparaison économique entre deux groupes qui démarrent chacun une activité au 1er janvier 2022 avec une faucheuse-conditionneuse sur 230ha, montre l’incidence économique sur la gestion comptable de la cuma, d’un renouvellement tous les 4 ans par rapport à 8 ans pour l’autre, sur une période longue de 16 ans (janvier 2022 à décembre 2037).
En outre le renouvellement rapide a un coût supplémentaire: 7.968€ sur les 8 premières années. Soit un peu moins de 1.000€/an.
Rythme de renouvellement d’une faucheuse en cuma: évolution du coût prévisionnel sur 16 ans
La majorité des groupes renouvellent leur faucheuse-conditionneuse tous les 7-8 ans en moyenne pour des surfaces de 200 à 240ha, selon les chiffres issus des guides des prix de revient des matériels agricoles. Le délai est généralement raccourci quand les surfaces sont très importantes. La décision de renouveler tient compte du degré de vieillissement du matériel au regard des risques de pannes encourus. Par prudence, la majorité des groupes renouvellent le matériel bien avant que celui-ci ne devienne hors d’état d’usage.
Certes, plus on renouvelle rapidement avec du neuf, plus les risques de pannes sont atténués. En conséquence, les frais d’entretien à prévoir seront logiquement moins élevés avec une faucheuse très récente. Toutefois, ce principe de précaution poussé à l’excès se traduit par un coût supplémentaire en raison d’une perte de valeur financière (décote) accentuée les premières années. Un surcoût considéré comme le prix de la tranquillité en quelque sorte.
Le prix de la tranquillité
A l’inverse, l’économie générée en optant pour un renouvellement tous les 8 ans, peut servir le cas échéant à payer des frais de réparations. Notamment ceux consécutifs à une panne exceptionnelle. Mais ils peuvent aussi financer la sollicitation d’un tiers pour effectuer la fauche. Par exemple si l’outil de la cuma est durablement indisponible. Signalons le cas de certains groupes à l’affût d’une bonne opération commerciale, qui prennent l’initiative de contacter leur concessionnaire pour faire un devis du coût de remplacement de leur faucheuse (achat neuf – reprise) avant le terme prévu.
Nota: la création de l’activité fauche dans la cuma oblige à mobiliser généralement un niveau de trésorerie supérieur en l’absence de reprise. Si elles veulent limiter le coût facturé, tout en remboursant les annuités d’emprunt, les cuma concernées devront moduler leur plan de financement. En outre, soit baisser la quotité d’emprunt en recourant davantage à l’autofinancement, soit rallonger la durée d’emprunt. Avec des taux d’intérêt particulièrement bas aujourd’hui, il peut être envisagé d’opter pour une durée d’emprunt supérieure d’un an de manière à modérer les niveaux d’annuités.
Hypothèses de calcul retenues
- Achat: taux d’actualisation du prix d’achat des faucheuses neuves estimée à 2% par an. Le taux d’intérêt de l’emprunt sur 4 ans est évalué 0,85% et celui sur 8 ans à 1%.
- Financement: au 1er janvier 2022, les deux cuma emprunteront 90% du montant de l’investissement. En complément elles autofinanceront les 10% restant sous forme de capital social. Lors des renouvellements, elles emprunteront pour financer la soulte (montant de l’achat neuf moins la reprise).
- Charges: frais variables (entretien, réparation, etc) de 3,5€/ha pour la formule de renouvellement tous les 4 ans, et 5,5€/ha pour la formule de renouvellement tous les 8 ans. Autres charges (assurance, logement, frais de gestion).
À découvrir dans le même dossier, les 6 faucheuses passées aux Rayons X.
Claas Disco 3150 TC.
John Deere 1365.
Krone Easycut 3210 CV.
Kuhn 3160 TLD.
Kverneland 4332 LT.
Pöttinger Novacat 307 T ED.