Premier pays importateur de blé dans le monde et premier client des céréales russes, l‘Egypte a durci fin août son cahier des charges sanitaire et refuse désormais les chargements comportant toute trace d’ergot (maladie affectant certaines céréales). Depuis, elle n’importe plus de blé russe. L’Egypte « ne peut pas se passer complètement (de blé russe, ndlr), c’est du marchandage, ils veulent négocier quelque chose, nous ne savons pas quoi pour l’instant », a déclaré un haut responsable du ministère russe de l’Agriculture, Vladimir Volik, cité par les agences russes. Il a précisé que la Russie, qui prévoit une moisson record cette année de nature à conforter sa place de premier exportateur mondial de blé, cherchait « d’autres marchés » notamment en Asie et en Afrique. Parallèlement, l’agence russe chargée de la sécurité phytosanitaire a publié un communiqué s’inquiétant d’infractions répétées aux normes russes de la part de produits égyptiens importés, « avant tout les agrumes ». Demandant au Caire d’ouvrir des négociations, elle menace d’introduire « des limitations temporaires aux importations en Russie de produits égyptiens ». La Russie importe d’importantes quantités d’agrumes égyptiens, encore plus depuis qu’elle a imposé un embargo sur certains fruits et légumes turcs l’an dernier, représentant plusieurs centaines de millions de dollars chaque année. Ces dernières années, Moscou a imposé quasi systématiquement des limitations sur les importations agroalimentaires des pays avec qui ses relations se tendaient, sous la forme d’un embargo ou au motif officiel d’infractions aux normes sanitaires.
Moscou, 14 sept 2016 (AFP)