C’est entendu, une exploitation, une ferme, ce sont des activités : vaches laitières, grandes cultures, maraîchage… C’est aussi une entité sociale, économique et financière. On ne peut pas voir d’aspect d’entreprise…
Les attributs d’une entreprise
Néanmoins, elle en a les attributs. Notamment la main-d’œuvre et les investissements dans des moyens de production : terres, équipements, cheptel… Et donc avec du travail à rémunérer, des emprunts à rembourser et de l’autofinancement à dégager. D’où la nécessité d’un suivi économique et financier de la ferme elle-même. Tout aussi important que celui technico-économique de ses activités.
Intérêts du compte de résultats et du bilan
La situation économique de la ferme, c’est son revenu, le solde du compte de résultat qui regroupe les produits et charges des activités de l’année comptable. Ce revenu peut avoir trois destinations:
- capitalisation dans des vaches, des terres, en remboursant les emprunts correspondants,
- financement d’un développement en croît de cheptel, équipements,
- prélèvements du paysan, son revenu pour vivre.
La situation financière est donnée par le bilan. A la clôture des comptes, le bilan va permettre de faire le point sur les investissements, les activités en cours et leur financement, puis sur l’endettement et la trésorerie. Un revenu et une stabilité financière sont nécessaires à la viabilité de la ferme. Or, il est difficile d’apprécier la situation économique sans compte de résultat. Et sans bilan, il manque l’indispensable situation financière.
Une comptabilité indispensable !
La comptabilité retrace les échanges monétisés de la ferme avec ses partenaires. Cet instrument de mesure est questionné. Ses détracteurs lui font son procès avec trois arguments :
– la comptabilité parle plus d’euros que de ressources naturelles,
– en clôturant les comptes annuellement, elle fractionne souvent des cycles de production et complique le suivi des activités,
– le compte de résultat et le bilan sont difficilement lisibles pour des non initiés.
Pour autant, prétendre présenter un revenu fiable sans comptabilité est présomptueux et inopérant pour les obligations du paysan. De surcroît, c’est fermer les yeux sur le rôle de la fiscalité … Au lieu de focaliser sur les contraintes liées à la tenue d’une comptabilité, mieux vaut la compléter et la lire autrement : s’intéresser davantage à l’état des ressources naturelles mobilisées et à l’efficacité économique du processus de production, qu’à la productivité du travail. Puis, veiller à la destination de la valeur ajoutée et à celle des aides entre main-d’œuvre et suréquipement.
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