Le 11 juillet dernier à la Station des Cormiers (Ille-et-Vilaine), le colloque «Du machinisme agricole à la robotique agricole» organisé par la Meito -Mission pour l’électronique, l’informatique et les télécommunications de l’Ouest-, le pôle de compétitivité ID4car Cap’Tronic et les Chambres d’agriculture a permis de découvrir l’état de l’art en robotique et capteurs, des techniques souvent issues de l’industrie.
Précision, traçabilité, simplicité d’utilisation, efficacité énergétique sont les maîtres mots et les justificatifs de recours à ces techniques. Il faut ajouter l’augmentation de la productivité, c’est à dire le remplacement de la main d’œuvre par des techniques ou des machines. En effet, de 400 000 exploitations agricoles en 2013, les prévisions affichent 320 000 pour 2021, soit un taux de perte d’actifs agricoles de 3% par an. La surface agricole utile quant à elle a augmenté de 40% ces dix dernières années et la puissance des tracteurs de 24%.
Déjà en élevage
Les robots, les éleveurs les connaissent avec la traite. Déjà 5000 robots de traite ont été vendus à travers le monde, et une nouvelle ferme sur deux en France s’équipe de cet outil. On trouve aussi des robots distributeurs de fourrages, capables de s’adapter, de mesurer les poids distribués, de rajouter du fourrage dans le couloir d’alimentation en fonction d’un manque éventuel. On peut ainsi citer Manitou, qui s’est allié avec BA Systems, un constructeur spécialisé dans les robots se déplaçant à l’intérieur ou à l’extérieur à l’aide de différentes techniques dont l’odométrie : le robot se localise en fonction de repères préalablement enregistrés.
Les priorités de développement
Parmi les préoccupations de ces constructeurs, on peut noter d’abord la sécurité des engins. Différents capteurs, dont des caméras, leur permettent d’appréhender l’environnement. Le guidage des matériels fait appel au GPS, à des repères visuels, à des capteurs pour déterminer une hauteur ou une profondeur de travail. L’énergie est aussi un point important : ne pas en gaspiller et faire en sorte que les outils aient une autonomie suffisante. Enfin, le contrôle des matériels (la supervision), c’est-à-dire la détection de pannes ou d’anomalies rencontrées dans le fonctionnement, suppose une communication du robot avec l’exploitant.
Des robots pour le maraîchage
Pour les cultures maraîchères ou spéciales, les robots de petite taille, peu productifs mais fonctionnant en permanence, pourront semer, biner, tailler, irriguer les plants. C’est donc une agriculture de précision au niveau de la plante qui se dessine là.
Normaliser la communication
Pour les grandes cultures, deux stratégies se présentent. Une machine «maître» pourrait en conduire plusieurs, ou bien une coopération entre plusieurs machines serait développée. Ceci nécessite une communication entre les machines, qui doit fait l’objet d’une normalisation. Ce travail est entamé depuis une dizaine d’années et une norme concernant la communication à tous niveaux (ou couches) est prête. Reste que son utilisation par les constructeurs est très diverse -notamment sur le buscan-. Les constructeurs d’automoteurs, surtout, préfèrent des protocoles de communication «propriétaire» qui leur permettent de réserver ces fonctions à leur chaîne d’outils.
Cet article date de décembre 2013.
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