Dans un article précédent, l’exemple d’un investissement pour le semis direct mettait en avant l’intérêt économique de l’achat collectif. Mais dans cette démarche, d’autres facteurs sont à prendre en compte pour réussir un investissement collectif. L’approche technique est aussi incontournable. Les caractéristiques des matériels et leurs performances doivent répondre aux besoins et aux attentes du groupe.
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Réussir un investissement collectif : ne pas oublier le facteur humain
Enfin, le facteur humain est tout aussi déterminant. La cohésion de groupe est souvent gage de réussite du projet. Rappelons que la cuma est un groupe de personnes différentes dans lequel tous les adhérents, avec leur personnalité, doivent s’accepter mutuellement. Sa bonne santé demande une attention de tous les jours. Il faut ne pas rester sur un malentendu ou sur un non-dit, pour ne donner qu’un exemple.
Une approche méthodique pour investir
En résumé, sans un bon équilibre entre ces trois approches, économique, technique et humaine, le projet d’investissement est voué à l’échec. Reste qu’investir à plusieurs n’est pas simple et nécessite une approche méthodique. Le choix de la machine doit déjà se baser sur un tas de questions mises sur la table du groupe : format de l’outil, ses options. Quel financement ? Quel concessionnaire ? Pour quelle qualité de son service après-vente ? Partager les réponses limite les risques de quiproquo et les sources de conflits dans un groupe qui s’engage.
Car l’engagement est un autre chapitre clef du succès. Les paroles s’envolent, les écrits restent… même dans les meilleurs groupes. La prise de capital social et la signature du bulletin d’engagement sont obligatoires. Ce dernier rappelle à chacun ce pour quoi il s’est engagé. Un investissement en cuma se voit sur du long terme, il se planifie sur 5, 7 ou 10 ans, parfois plus. Les évolutions accélérées dans les filières agricoles bousculent ce principe. Les agriculteurs et leurs cuma doivent prendre en compte ces réalités.
Sécurité rime avec pérennité
Pour autant, l’engagement, qui se traduit par la détermination d’un coût fixe connu à l’avance permet au groupe d’investisseurs de connaître, sur la durée de vie du matériel, le prix de facturation, évite ainsi le phénomène de yoyo. Ce dernier peut vite être un facteur de risque élevé pour les exploitations et d’insécurité financière. En somme, l’engagement stabilise les charges. Cela devient un atout en ces périodes pleines d’aléas.
Ensuite, la cuma a aussi la main sur le mode de facturation pour assurer ses arrières. Dans bon nombre de cas, le calcul se fait avec une part de coût fixe lié à l’engagement et un coût variable lié à l’utilisation. Mais ce qui est fondamental pour la coopérative est de bien articuler les logiques financières et comptables, annuités et amortissements devant être cohérents afin d’éviter que les comptes ne s’épuisent… Dans le même temps elle doit couvrir le risque d’impayés. Cela rejoint un peu un dernier point sur lequel s’attarder : le règlement intérieur. Il prescrit, cadre l’organisation des chantiers et conditionne la bonne marche de l’investissement, toujours dans l’intérêt de la vie du groupe et de la pérennité de ses activités.
Pour en savoir plus sur le coût réels des matériels, rendez-vous dans les Dossiers Rayons X.