Le gouvernement a proposé à la profession le maintien du principe de la hausse de la cotisation mais à un niveau moindre que prévu pour tenir compte de la crise agricole, avec pour un euro de cotisation un euro mis par l’Etat pour arriver à la somme de 100 millions d’euros, lors d’une réunion au ministère de l’Agriculture. L’alternative, en cas de refus d’une augmentation des cotisations, sera de lancer une mission réunissant notamment les organisations professionnelles, la MSA (organisme qui gère le régime social des agriculteurs) et un parlementaire pour mener une réflexion structurelle. Le gouvernement a entrepris de revaloriser les retraites agricoles sur 5 ans de 2013 à 2017, en effectuant des rattrapages pour les conjoints collaborateurs et en augmentant le niveau des retraites agricoles des chefs d’exploitation pour arriver à un niveau équivalent à 75% du Smic.
Trois leviers devaient servir à financer ce plan qui représente 300 millions d’euros par an:
L’élargissement de l’assiette de financement en luttant contre l’optimisation sociale, une augmentation progressive des cotisations à partir de 2015, et le recours à la solidarité nationale en utilisant les réserves de la mutualité sociale agricole (MSA). Mais l’Etat n’a finalement pas réussi à réunir cette somme, notamment parce qu’il n’a pas augmenté les cotisations en raison de la crise agricole et il aura besoin de trouver 100 millions d’euros pour passer l’étape en 2017, et devra ensuite trouver 200 millions par an à l’horizon 2018. Les professionnels ne semblent pour l’instant pas favorables à cette hausse des cotisations alors que l’agriculture française a connu une année de crise. « La hausse de cotisation n’est pas supportable dans un contexte où les revenus sont catastrophiques pour mes paysans. Il faut que ce soit la solidarité nationale qui joue », a ainsi déclaré à l’AFP Christian Boisgontier de la Confédération paysanne. Amener à 75% du Smic la pension de retraite d’un chef d’exploitation agricole qui a mené une carrière complète représente une somme moyenne de 850 euros par mois, soit un relèvement d’une cinquantaine d’euros par rapport au taux de 71% de 2012.
Paris, 30 nov 2016 (AFP).