Des essais agronomiques et de digestibilité d’Arvalis entre 2018 et 2020, comparaient le maïs fourrage ‘denté farineux’ P8666 à deux témoins: une variété typée ‘fibre’, l’autre ‘amidon’. La nouvelle variété mise à l’épreuve a produit des rendements équivalent à celui de ses témoins aux différents stades de récolte. En effet, les expérimentateurs ont fractionné leurs récoltes. Chacune s’est faite à quatre date, étalées entre 28 et 45 %MS plante entière. Ainsi le travail observe l’évolution des indicateurs au fil du murissement des maïs.
En termes de composition, la variété P8666 a produit en moyenne plus d’amidon dégradable que le témoin ‘fibre’. Néanmoins, il se situe en dessous de son étalon ‘amidon’. Sur le critère de la digestibilité de l’appareil végétatif, la hiérarchie s’inverse. De ce fait le maïs denté-farineux y est également à un niveau intermédiaire aux deux témoins. C’est ainsi qu’au final, la valeur énergétique (UFL) moyenne calculée s’avère proche pour les trois variétés.
Maïs fourrage denté farineux: une récolte vers 32 à 35% MS reste le pivot de la qualité
«La dégradabilité de l’amidon évolue à la baisse avec le stade de récolte, de façon identique pour les trois variétés», notent dans leur synthèse Hugues Chauveau et Michel Moquet (Arvalis-Institut du végétal). Ils tirent un constat similaire à propos de la digestibilité de l’appareil végétatif. Ainsi le repère des 32 à 35 % MS plante entière se conforte en tant que stade de récolte idéal.
«C’est le meilleur compromis entre le rendement, la qualité de conservation et la valorisation par les bovins.»
Les experts Arvalis concèdent que la pratique n’est pas aussi simple. En causes possibles: «des conditions de fin cycle très séchantes», ou des matériels de récolte pouvant manquer de disponibilité… «Il est parfois compliqué de respecter cette préconisation. Pour preuve, plus d’un tiers des maïs fourrage sont récoltés à plus de 35% MS chaque année, d’après l’observatoire qualité du maïs fourrage piloté par Arvalis»
Or, au-delà de ce stade, le risque de pertes au silo augmente. Le risque de mycotoxine suit la même tendance. En même temps l’amidon devient moins dégradable. La digestibilité des fibres diminue. Dans cet essai, le phénomène a d’ailleurs été «très marqué entre 30 et 40% MS et ce pour les trois variétés», relèvent Hugues Chauveau et Michel Moquet.
Plus de résultats dans l’édition Entraid’ de mars 2022.
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