Renouveler son matériel agricole en se passant de la subvention

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Renouveler son matériel agricole en se passant de la subvention

Pour le renouvellement de la presse haute densité, le groupe de la cuma de Saint Paulien se passe de la subvention. Cette dernière est réservée pour le lancement de nouvelles activités.

Pour le renouvellement de sa presse haute densité, la cuma de Saint Paulien, en Haute-Loire, a fait le choix de ne pas déposer de dossier de subvention. Pour la cuma, cette aide doit servir au lancement d’une nouvelle activité.

Il y a plus de dix ans, des adhérents de la cuma de Saint Paulien à Vernassal en Haute-Loire réfléchissaient à monter une activité presse haute densité. « Dans notre cuma, c’était compliqué de créer un groupe avec suffisamment de monde pour pouvoir investir dans une presse » résume Christophe Boissières, président de la cuma. Comme souvent, la solution est venue en parlant. « La cuma des Moulins, à une vingtaine de kilomètres, avait le même projet que nous ainsi que la même problématique. Pas assez d’adhérents intéressés pour rentabiliser cette activité. » La mise en place d’une intercuma s’est posée comme une évidence. Une solution qui permettait de former un groupe de sept adhérents. Retour sur le renouvellement de la presse en intercuma.

Conserver le même tarif avec le renouvellement de la presse en intercuma

L'activité paille génère aussi de la trésorerie pour le renouvellement de la presse.

L’augmentation de l’activité paille permet de diminuer le tarif de la botte tout en conservant la possibilité de mettre le surplus en trésorerie pour le futur renouvellement de la presse.

Le groupe investit en 2011 dans une presse Krone 1270 amortie sur neuf ans pour un montant de 80 000 € avec à l’époque une subvention de 25 %. Les engagements portaient sur 2 500 bottes par an. Le tarif a été fixé à 4 € par botte, ficelle comprise. Pour l’organisation, chacun utilise son tracteur.

Durant onze ans, l’objectif du tarif a été tenu. « Il y a des années où les engagements étaient largement dépassés. Jusqu’à 5 000 bottes par an. Ces années-là, nous aurions pu baisser le tarif, mais le choix a été fait de conserver le surplus en trésorerie. Cela permettait d’assurer les révisions, de faire face aux éventuelles pannes et aussi d’avoir un peu d’avance pour le renouvellement.

La subvention réservée à la création d’activité

Après dix ans, l’activité se déroulait sans problème particulier. « Mais il était temps de penser au renouvellement. On ne voulait pas le faire au dernier moment suite à une grosse panne, indique le président. Nous voulions aussi prendre le temps de faire différents devis et, surtout, on voyait que les prix des matériels flambaient. »

Après différents devis réalisés, le groupe constate effectivement que les prix ont changé. « Vu cette augmentation, nous nous sommes posés la question de la subvention. Le nouveau plan prévoyait en effet cette possibilité pour les renouvellements. » Après discussion entre les différents membres du groupe, il en est ressorti que l’objectif était de pouvoir conserver un tarif de 4 € par botte. Avec la reprise de l’ancienne presse et la trésorerie de l’activité, les calculs ont fait apparaître que cet objectif pouvait être tenu. « Aussi parce que nous avons négocié le prix de la nouvelle presse en disant que nous partions sans subvention. Cela joue aussi sur le prix », souligne l’agriculteur.

Un autre argument de la part du groupe était le fait que la subvention n’aurait pas profité à la majorité des adhérents de la cuma. « Pour nous, la subvention doit aider pour une création d’activité par un groupe ou doit profiter à tous. Nous avons d’ailleurs un projet de bâtiment et là, nous demanderons une subvention, car c’est l’ensemble de la cuma qui en profitera », précise-t-il.

Aujourd’hui, le groupe continue sur sa lancée. Le nombre de bottes réalisé chaque année augmente. « Nous sommes donc passés à un tarif de 3,50 € par botte. Celui-ci tient compte de l’entretien et des éventuelles réparations. Une partie va toujours en trésorerie pour le renouvellement du matériel », ajoute le président.

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Renouvellement de la presse en intercuma : elle a fait des petits

Depuis, d’autres intercuma ont vu le jour. « Nous avons investi dans une ramasseuse de pierres, une benne TP et un andaineur à tapis, et à chaque fois avec une cuma différente. C’est parfois compliqué de réunir un groupe au sein d’une cuma. L’intercuma permet de faciliter la réussite de projets et de créer de nouvelles activités », conclut-il.

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