Les journalistes d’Entraid sont partis à la rencontre des responsables de cuma qui ont choisi la « stratégie de la pince ». Ils dressent aujourd’hui un panorama de terrain des stratégies de renouvellement de matériels en cuma les plus fréquentes, et les plus adaptées.
Renouvellement de matériels en cuma : 4 stratégies couramment mises en œuvre
Il est nécessaire d’adopter des stratégies bien pensées pour le bon fonctionnement des cuma. Nous allons revenir sur les quatre principales stratégies adoptées par les cuma. La première consiste à miser sur la continuité, pourvu que ça dure, en consolidant les acquis tout en restant attentif aux éventuels changements.
La deuxième repose sur l’audace : l’occasion fait le larron, il faut donc savoir saisir les opportunités et transformer les circonstances en succès. Parfois, il faut tout réinventer. Le grand chamboule-tout devient alors indispensable pour s’adapter à un environnement en pleine mutation. À l’inverse, réduire la voilure peut être la solution en période difficile, en se recentrant sur l’essentiel pour préserver ses forces.
Enfin, le renouvellement pose une question clé : j’y vais ou je n’y vais pas ? Trouver l’équilibre entre innovation et sécurisation des acquis est la clé pour avancer avec confiance.
Agronomie et économie : même combat
Changer ses pratiques pour remettre le sol au cœur des préoccupations et diminuer les charges de mécanisation en supprimant le labour était au cœur des préoccupations de la cuma de Saint Ferréol dans le Vaucluse.
Pour cela la cuma a investi dans un ameublisseur Actisol et un semoir direct de 6 m de marque Aguirre pour le semis des couverts et des cultures. Un investissement qui, pour Frédéric Baumet, président de la cuma « va permettre de mieux respecter les sols et aussi de pouvoir travailler dans de bonnes conditions avec des fenêtres météo de plus en plus courtes. C’est aussi une façon de faire baisser les coûts des travaux de préparation des sols en supprimant des passages et des pratiques coûteuses comme le labour. »
Un changement de modèle étudié depuis un moment par le groupe « avec un savoir-faire et des astuces que nous allons acquérir ensemble. »
Des trésoriers « de plus en plus pointus » sur la valeur résiduelle
Un cas classique de gestion comptable en cuma, pour un matériel courant. « Les responsables décident d’un amortissement entre 7 et 10 ans, et renouvellent à mi-amortissement. On attendait très rarement la fin de l’amortissement pour renouveler », pointe Sébastien Jalby, animateur agroéquipement au sein de la fdcuma du Tarn.
« Aujourd’hui, on voit les renouvellements arriver un à deux ans plus tard, voire à la fin de la période d’amortissement », une traduction de la première stratégie évoqué plus haut : on fait davantage « vieillir » les matériels. Ce qui est nouveau, c’est qu’apparaît de plus en plus fréquemment une « valeur résiduelle » en fin d’amortissement, ce qui permet de ne pas amortir sur la totalité de la valeur du matériel, et in fine, de conserver le prix de revient du matériel en question.
« Il faut bien prendre garde à ne pas surestimer cette valeur résiduelle, de manière à ne pas faire de grosses moins-values », met en garde Sébastien Jalby. « La compétence des comptables des fédérations permet d’affiner ces valeurs. Cela se faisait, il y a quelques années, dans quelques cuma dotées d’un trésorier plutôt expert. Aujourd’hui, je le vois se développer pour énormément de matériels différents en cuma. »
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