La Jaguar 850 de la cuma des Vosges Saônoises en Haute-Saône n’a plus de vingt ans. Pour cause, elle enfile sa dixième campagne d’ensilage pour le groupe composé de neuf éleveurs de la cuma. À l’issue, elle sera amortie et il faudra songer à la remplacer. L’idée d’un renouvellement de machines en intercuma a fait son chemin.
À bout de souffle
Car, l’ensileuse achetée d’occasion avec environ 2 000 heures au compteur en 2014 commence à coûter cher. Il faut compter en moyenne 2 000 €/an pour son entretien. Signe de faiblesse, « cette année, nous avons cassé la coupe », explique Didier Grosjean, le chauffeur et le responsable de la machine. L’ensileuse semble à bout de souffle, même la goulotte est moins fiable qu’avant, rendant difficile le remplissage des bennes parfois.
Pour faciliter ce renouvellement, mais aussi pour une question d’organisation, la cuma des Vosges Saônoises s’est rapprochée de sa voisine, la cuma des Bruyères à Saint Bresson. « Ils ont également une activité d’ensilage qui regroupe huit adhérents, explique le président Olivier Roy. Ils ne récoltent que l’herbe. Grâce à deux ensileuses vieillissantes également. »
Renouvellement des machines intercuma pour conserver le même prix
Avant de se lancer dans un grand chamboule-tout, les deux cuma se donnent l’automne 2024 pour vérifier leurs compatibilités à travailler ensemble et mettre à l’épreuve leur organisation. « Si tout se passe bien, nous devrions renouveler notre ensileuse et conserver une des leurs, imagine le président. Cela permettrait d’avoir deux machines pour l’ensilage d’herbe, qui est une activité en plein essor, mais qui se déroule à une période où les travaux des champs se superposent. » Tout cela dans l’optique de préserver un coût d’utilisation autour des 210 €/ha, chauffeur compris.
Construire l’intercuma ensemble
L’avis de Valentin Nugues, conseiller agroéquipement à la frcuma des Hauts-de-France
« Travailler en intercuma ça ne s’improvise pas. Il est important de s’assurer que la cuma adhérente ne viendra pas mettre en péril l’organisation de l’activité. Il est aussi important de bien fixer les règles de départ afin de s’assurer que le travail soit équitablement réparti entre les adhérents mais aussi pour s’assurer en cas de mésentente. Si le rapprochement des deux cuma se fait pour un renouvellement, alors il est important de bien prendre en compte les besoins de tous les adhérents, même les nouveaux. Si la machine se retrouve mieux équipée, les cuma seront toujours gagnantes car un investissement reste moins élevé que deux. Il est donc primordial de construire le projet d’intercuma ensemble. Attention tout de même à continuer de communiquer, même si le groupe est élargi. Dans certains secteurs, les restructurations d’activité réfléchies à plusieurs cuma essaiment au-delà des activités de récolte. L’autre tendance lourde qui alimente ces regroupements : les incertitudes sur les activités conservées lors de transmissions ou reprises d’exploitations. »
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