Souplesse et pragmatisme…» Deux principes-clés qui déterminent, explique Albert Menvielle, son président, la politique de la cuma du plateau de Ger, à Gardères (Hautes-Pyrénées), en matière de renouvellement. «Nous n’avons pas de règle générale. Nous donnons la priorité à la diminution des coûts. Ce qui implique, dans la pratique, de jouer sur une durée d’amortissement la plus longue possible.» «En fait, tout dépend du type de matériel», précise Jean-Luc Marcarie, secrétaire de la cuma et responsable du matériel de travail du sol. «Mais nous ne craignons pas de tabler, lorsque c’est possible, sur des durées d’amortissement de douze ans. C’est par exemple le cas des citernes à lisier, des bennes ou du semoir à maïs…» Un parti pris qui se justifie d’autant plus dans les périodes de crise ou de tension économique.
Si la prudence, en matière d’investissement, est aujourd’hui de mise, elle trouve cependant ses limites dans l’état du matériel, souligne Albert Menvielle. «On envisage de renouveler un outil lorsque l’on commence à voir que le coût de l’entretien dépasse la valeur d’amortissement. » Salarié à mi-temps de la cuma, Romain Fréchou se trouve la plupart du temps en situation de donner l’alerte. «Quand je constate un risque de panne ou simplement, quand le niveau d’usure devient critique, je préviens tout d’abord le responsable du matériel concerné ainsi que le président.»
Allonger la durée d’amortissement
Avant toute décision prise en concertation avec le groupe concerné, une demande de devis est effectuée. «Si la structure de l’outil le permet, on évite le renouvellement.» Dernier exemple en date, le déchaumeur à disques, en service depuis six ans. «Un remplacement représentait un investissement de 25 000 euros contre 5 000 euros de réparation, nous l’avons conservé. Par contre, nous avons été obligé de changer des rouleaux qui avaient seulement cinq ans.» Pour les deux tracteurs de la cuma, des Case de 125 et 170ch, âgés respectivement de 4 et 3 ans, la question s’avère relativement épineuse. «On essayait jusqu’à présent de ne pas dépasser 4 000 heures. Nous allons évaluer la plus-value en terme de reprise si on les change avant 4 000 heures, mais la hausse des prix, ajoutée à la crise, nous oblige à faire attention», déclare Jean-Yves Claverie, responsable du groupe tracteur.
Aujourd’hui, d’autres paramètres influent aussi sur la décision de renouvellement. Notamment la modification des structures d’exploitations. Le recul de l’élevage, en particulier au profit de la culture du maïs, amène à rallonger très nettement la durée de vie du matériel dédié. Pour le lisier, nous allons passer de 25.000m3 à 17.000 ou 18.000m3, il est clair que cela va nous amener à jouer sur une durée supérieure d’amortissement.»