Le Grand Rendez-Vous des cuma a tenu ses promesses le 21 septembre à Paris, suivi du Forum des Fédérations le lendemain: plus de 180 responsables, élus et salariés du réseau cuma ont convergé pour réfléchir ensemble à la manière d’accompagner au mieux les dynamiques des cuma, assister au lancement de la Grande consultation agricole et à la remise des Trophées des cuma.
Après deux ans sans pouvoir se rassembler, agriculteurs et salariés du réseau cuma ont savouré ces retrouvailles. Et l’occasion de pouvoir enfin échanger de vive voix.
Entre temps, la crise sanitaire est passée par là. Et les conséquences du dérèglement climatique se sont faites plus présentes, non seulement dans les exploitations mais aussi dans le débat public.
L’occasion était donc belle, telle que l’a résumée Hervé Bossuat, chef du Pôle Développement – Projets de la FNcuma, de « faire prendre conscience au réseau de ce qu’il peut faire ».
Capacité des cuma à s’hybrider
Luc Vermeulen, agriculteur dans le Nord et président de la FNcuma, a appuyé sur la nécessité d’accepter 4 constats pour avancer. « Le premier, assez terrible: 50% des exploitations vont changer de main dans les 10 ans à venir. Les nouveaux profils qui s’installent appellent à une mobilisation forte de la profession agricole. »
« Et pas seulement sur les aspects indispensables que sont la rémunération et le fait de donner envie. Il y a aussi la demande grandissante d’emploi, avec l’évolution des formes de travail en agriculture et le besoin d’accompagnement. »
Luc Vermeulen a ensuite cité « l’évolution des dynamiques territoriales, la nécessaire capacité des cuma à « s »hybrider » avec de nouveaux types d’acteurs. Et enfin les transitions en cours, sur les modèles économiques, les techniques, le changement climatique. « Les petits pas ne suffisent plus », a-t-il posé.
« Le ministère de l’Agriculture nous a reconnu Organisme national de développement agricole et rural. Nous sommes donc éligibles aux financements Casdar » a rappelé Hervé Bossuat.
Forte contribution du terrain aux idées
« À nous de rester un contributeur important de l’avenir de l’agriculture. En continuant à suivre la dynamique des cuma sur le terrain, comme des vecteurs de solutions. Nous le faisons aujourd’hui en embarquant avec nous les Fédérations régionales et de proximité des cuma », a souligné M. Bossuat.
Cinq représentants de Fédérations régionales de cuma ont donc illustré la mobilisation du terrain sur ces thèmes. Le tout en développant des actions très concrètes mises en place par leurs équipes:
- Caroline Debroux, directrice de la Fédération des cuma Auvergne Rhône Alpes. Elle a détaillé les objectifs et moyens du programme de recherche action Co-Agile. Un programme destiné à faciliter la cohabitation des générations dans les collectifs de travail que sont les cuma.
- sur l’agroécologie, Gilles Picard, directeur de la FRcuma Ouest. Il a donné à voir des pistes très concrètes d’interventions et de formations sur les matériels, en soulignant tout le potentiel à aller chercher en termes d’entretien et de réglages de matériels.
- Hélène Hertgen, directrice de la FRcuma Grand Est. Elle a détaillé la stratégie mise en place pour accompagner ses équipes, y compris à travers le financement, et faire vivre le projet politique « une cuma = un projet », pour impulser, détecter et faire fructifier les dynamiques d’innovation dans les groupes.
- Marie-Flore Doutreleau et Joëlle Tarico, chargées de mission Agroéquipement respectivement en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Elles ont présenté la genèse de 18 fiches, destinés aux agriculteurs et détaillant freins, leviers et potentiel à organiser les chantiers de fenaison en commun.