Les trois ateliers programmés à Mécasol ont constitué en effet une bonne occasion de faire un peu de pédagogie. D’abord lors de l’atelier consacré à la connaissance du sol. Au bord d’une fosse pédologique, Konrad Shcreiber a donné lecture d’un profil de sol. A la clé, plusieurs enseignements sautent aux yeux: aspect et couleur de de la terre, teneur en argile, présence de micro-faune, de semelle de labour, pénétration des racines, friabilité de la terre…
Trois ateliers didactiques
Le deuxième atelier axé sur les choix de couverts végétaux a également été porteur de sens. A la fois, pour évaluer comment répondre au mieux aux exigences réglementaires qui imposent la présence de couverts sur près des 90% des surfaces cultivées de Charentes mais aussi, pour prendre conscience du rôle positif des couverts végétaux dans le processus de vie biologique des sols.
Enfin, dans le troisième atelier sur l’aide au guidage et à la décision, les participants ont pris un peu de hauteur en assistant à une démonstration de drone. Celle-ci était menée en partenariat avec la coop Océalia et la société Airinov. Il s’agit là d’un moyen moderne pour réaliser des cartographies de parcelles.
Outils en situation réelle
Puis une succession de déchaumeurs, 11 en tout, à dents et à disques, 7 semoirs simplifié et direct ainsi qu’un strip-tiller, ont été mis à l‘épreuve. Cela a suscité beaucoup de curiosité. En parallèle, les commentaires de Damien Brun d’Arvalis ont éclairé utilement l’auditoire sur les caractéristiques des outils et les clés de raisonnement à intégrer lors d’un choix de matériels.
Echanges ouverts
Enfin, le forum de l’après-midi, consacré aux évolutions des pratiques agronomiques, a été nourri de témoignages concrets. D’abord ceux de Christian Marin et de Jean-Michel Boucard, agriculteurs charentais, qui ont changé radicalement leur façon d’appréhender le sol. Après avoir laissé tomber la charrue, ils ont entrepris des choix culturaux iconoclastes. Leur retour d’expériences fut complété par des regards d’experts du sol: Alain Bouthier d’Arvalis et Konrad Schreiber de l’Institut de l’Agriculture Durable, ainsi que par l’éclairage de Delphine Espalieu de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Les participants ont pris connaissance pendant ce débat, d’exemples de changements ambitieux de pratiques culturales. Des choix qui, certes ne sont pas dénués de chausse-trappe, mais qui permettent néanmoins de contenir les coûts de production, de restaurer sur le long terme la fertilité des sols, tout en conciliant davantage agriculture et environnement.