La Safer a publié les chiffres clé du marché foncier en 2021. Deux faits sont marquants. D’une part le coup d’arrêt momentané de la hausse des prix. 4.910€/ha pour les terres et prés loués et 5.940€/ha pour les terres et prés libres. D’autre part, le nombre de transactions est en hausse de 19%.
De plus en plus d’acquéreurs non-agriculteurs
Sur le marché foncier, la part des surfaces acquises par les agriculteurs est en diminution constante. Elle représente 51%. En très grande majorité, il s’agit de fermiers en place qui rachètent le foncier au propriétaire bailleur.
A contrario, la part des personnes morales non agricoles progresse parmi les acquéreurs de terres agricoles. Souvent, il s’agit de Sarl ou des sociétés de portage de foncier. La part des personnes physiques non agricultrices progresse également. Les acquéreurs non agricoles achètent à des niveaux de prix inférieurs à celui des agriculteurs. Qu’est-ce qui motive ces acheteurs ? La Safer avance plusieurs explications.
Rendement locatif: «Valeur refuge»
«Après la crise financière de 2008, le foncier a revêtu, auprès de nombreux particuliers et institutionnels, un caractère de valeur refuge. Dans un contexte de faiblesse des placements financiers à des taux garantis, des rendements équivalents, voire supérieurs, peuvent être attendus de la location du foncier, tout en étant soumis à de moindres risques», analyse la Safer.
Ce type d’investissement est donc plutôt considéré comme «pépère». En effet, la volatilité des revenus est modérée. Les loyers étant indexés sur le coût de la vie à 40% et sur les résultats agricoles à l’hectare à 60%. Autre attrait pour cet investissement: les avantages fiscaux consentis aux bailleurs qui signent des baux à long terme.
Davantage que le livret A et le LDD
Au final, le rendement locatif brut moyen, c’est-à-dire le rapport entre le loyer perçu à l’hectare et le prix d’un hectare loué atteint 2,68%, avant le paiement de la taxe sur le foncier non bâti. C’est davantage que le niveau du Livret A et du LDD, qui s’établit à 0,5% entre le 1er février 2020 et le 1er février 2022. Le taux de rendement dépasse aussi celui du compte épargne logement qui est de 1%, ainsi que le rendement des assurances-vie qui s’élève à 1, 10% en moyenne.
Dans la gestion d’un portefeuille d’investissements, la carte foncière a donc une place. Certes, le rendement financier attendu sera moindre que celui généré par les placements dans les fonds monétaires ou ceux dédiés à l’économie numérique, réputés plus spéculatifs.
La rentabilité risque aussi d’être inférieure à celle procurée par l’immobilier locatif. Mais le degré de risque sera moins élevé. De quoi rassurer bon nombre d’épargnants qui préfèrent garantir leurs capitaux personnels, dans une période où montent les incertitudes économiques…
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