« Il y aura 4% des produits qui vont augmenter beaucoup. Je le regrette, j’aurais voulu que ce soit différemment (…) On essaie une chose, c’est qu’on ait encore une agriculture en France, pour arrêter d’acheter des produits qui viennent d’Amérique ou des pays de l’Est », a déclaré Didier Guillaume sur France Info, mercredi matin.
Dans les supermarchés, « 500 produits sur 13.000 » devraient ainsi augmenter le 1er février, alors que dans les hypermarchés, « c’est 800 produits sur 20.000 » qui sont concernés, selon le ministre, qui a confirmé en les relativisant des informations parues dans Le Parisien. Selon ce journal, 24 produits de grande consommation vont augmenter de 6,3% au 1er février avec la mise en application de la loi Alimentation, qui prévoit le relèvement à 10% du seuil de revente à perte de la distribution.
Plus de vente à perte des produits d’appel
A cette date, les supermarchés ne pourront plus vendre à perte les produits d’appel sur lesquels ils basent leur communication. Ceux-ci devront être vendus au minimum 10% plus cher qu’ils ont été achetés. Or ces produits ne sont en général pas des produits agricoles directs, mais plutôt des produits de grande consommation fabriqués la plupart du temps par des géants de l’agroalimentaire (Danette, Coca-Cola, Caprice des Dieux, Ricard, Nutella, etc.), utilisés par les distributeurs dans leurs promotions pour attirer le chaland.
« La loi ne dit pas qu’il faut augmenter le Nutella, elle stipule qu’une grande surface ne peut pas vendre de produits aux consommateurs moins cher que ce que ça vaut », a précisé le ministre. « Ce que je demande aux grandes surfaces, c’est de trouver moyen de répartir les marges différemment, de répartir les choses mieux, l’objectif est que les produits agricoles soient vendus à leur juste valeur », a-t-il ajouté.
M. Guillaume a fustigé les enseignes qui profitent de la prochaine application de la loi pour imputer au gouvernement de prochaines hausses de prix. Lorsqu’une enseigne affiche deux tarifs avant et après la loi, elle « prend en otage les consommateurs », a-t-il estimé.
« Il faut indiquer aux consommateurs que en gros, ce sera cinquante centimes de plus par mois », a-t-il affirmé.