Avant de relancer l’ensilage, la cuma de la Tour pensait arrêter cette activité. Mais aujourd’hui, ses deux dernières campagnes s’avèrent excellentes. Ce sont en effet environ 530 ha de maïs qui s’ajoutent au 650 ha de récoltes avec le pick-up. Le volume se stabilise au-delà du niveau prévisionnel que la cuma de l’Eure avait posé dans son projet. Elle tablait en effet sur 1 000 ha récoltés, pour environ 120 à 125 € l’unité. Ce succès arrive après un dinacuma, un renouvellement d’ensileuse ainsi que d’autres investissements conséquents pour la fauche ou l’andainage. Ajoutons à cela la création d’un poste. Seule l’idée d’un bâtiment ne s’est pas encore concrétisée.
Une cinquième ensileuse neuve pour relancer l’ensilage
À l’ouvrage sur le plateau de l’ouest de l’Eure, une Claas Jaguar 940, dont son responsable se montre satisfait.
« Elle convient très bien à notre activité. Nous avons été bien conseillés lors de l’achat », juge Arnaud Larivière. La consommation en carburant moyenne, 26 l/ha, est un autre point fort pour le groupe. Le référent précise que la précédente ensileuse brûlait bien 4 l/ha de plus. Elle n’était pas non plus de la même génération. Celle-ci est dotée d’une cabine « confortable, silencieuse… » Et surtout, l’ensileuse Claas Jaguar 940, en 2021, est arrivée neuve. Cela constitue une nouveauté pour la cuma née en 1987, qui jusqu’ici les avait toujours achetées d’occasion. Après une réduction de sa surface d’activité d’environ 300 ha/an, même acheter d’occasion était difficile.
Le retour des ensilages d’herbe
À ses débuts, la coopérative avait déjà ensilé de l’herbe, mais « les surfaces étant relativement limitées et ces chantiers générant beaucoup d’usure, explique Arnaud Larivière, ils ont vite arrêté. » Le dernier investissement s’est traduit par une soulte de 220 000 €, tandis que les adhérents se sont engagés sur une période de cinq ans. Pour faire face à de tels montants, redéployer ce service était un impératif, d’autant que l’opportunité existait. Outre les hectares d’herbe que les éleveurs adhérents réalisaient avec un entrepreneur, ce choix était en effet pertinent pour répondre à la demande pour des récoltes dédiées à la production de biogaz. Aujourd’hui, relancer l’ensilage passe aussi par ce débouché de la méthanisation. Cette dernière représente 60 % de l’activité ensilage de la cuma de la Tour.
En parallèle de ces évolutions, la cuma de la Tour réoriente sa stratégie salariale. « Jusqu’ici, nous sollicitions des saisonniers, indique Arnaud Larivière. Mais avec des périodes de seulement quelques semaines sur l’année, nous ne gardions la même personne que pour deux campagnes, dans le meilleur des cas. Pour moi, il était donc important de parvenir à fidéliser un opérateur. » Avec l’accroissement des enjeux, en termes de surfaces ou de valeur du matériel, « il faut avoir au moins deux personnes habituées à conduire l’ensileuse », souligne Arnaud, qui assure également ce rôle de second chauffeur.
L’ensilage moins cher que prévu
Dans la continuité de ce volume d’activité intéressant, la cuma est au rendez-vous sur le plan tarifaire. « Bien sûr, la cuma se doit d’être compétitive mais, et c’est peut-être une de nos forces depuis le début, les adhérents sont avant tout soucieux de la disponibilité du service. » Néanmoins, elle aura facturé l’ensilage à hauteur de 100 €/ha l’an dernier, seulement, et en intégrant une enveloppe de 15 000 €/an pour l’entretien de sa machine.
Pour cette année, Arnaud Larivière prévoit « sans doute un peu moins d’heures de conduite facturées au maïs, dans la mesure où les rendements sont divisés par deux ». « Hier, quasiment 50 ha sont passés dans la journée », explique-t-il à l’issue des premières dates de la récolte 2022. En comparaison, le rythme moyen du groupe est plutôt de 30 à 35 ha par jour. En revanche, le fioul fera immanquablement monter la note. « Nous serons probablement autour de 115 €/ha », évalue le responsable pour qui le bon équilibre semble trouvé. « Nous avons un calendrier qu’il faut respecter, mais il reste quelques marges pour nous ajuster dans la saison. » Pour finir, l’organisation dispose d’un autre atout : « nous restons un nombre limité d’adhérents pour constituer cette surface importante. Nous pourrions certainement répondre à de la demande pour quelques hectares supplémentaires, mais dans tous les cas, nous n’en ferions pas des centaines », conclut-il.
Quelle carrière désormais pour les ensileuses de la cuma ?
Toujours dans l’objectif de relancer l’ensilage, la cuma normande compte réduire la durée de détention de ses ensileuses, par rapport à ses habitudes. « La prévision est de renouveler assez tôt, pour bénéficier d’une valeur de reprise intéressante et poursuivre sur une machine neuve », projette Arnaud Larivière, le responsable. Cette idée a contribué à restreindre le choix du modèle entre les deux marques leader du marché, « valeurs sûres pour la reprise ». Néanmoins, « nous verrons quand nous y serons », ajoute le représentant de la coopérative qui jusqu’ici se satisfaisait de l’outil et du service après-vente, réactif. « Il a déjà fonctionné cette année, pour l’herbe lorsque nous avons eu des phénomènes de colmatage », assez courants au printemps dernier.
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