Faut-il craindre une interdiction du chauffage au fioul? Après quelques mois d’incertitudes, on connaît désormais quels changements affectent les modes de chauffage au 1er juillet 2022. Le Ministère de l’écologie l’a précisé. «Les équipements neufs installés pour le chauffage ou la production d’eau chaude sanitaire dans les bâtiments d’habitation ou à usage professionnel, neufs ou existants, devront respecter un plafond d’émissions de gaz à effet de serre de 300gCO2eq/kWh PCI».
Bois, gaz, biofioul
On avait un moment parlé d’une interdiction formelle des chaudières à fioul et à gaz. De quoi inquiéter les ruraux. En fait, la situation est plus nuancée, ainsi que l’indique le Ministère. «Les nouveaux équipements utilisant les réseaux de chaleur, ceux alimentés par de l’électricité tels que les pompes à chaleur, y compris hybrides, de la biomasse, de l’énergie solaire ou géothermique, du gaz, ou encore des équipements alimentés avec un biocombustible liquide (tels que le biofioul) dès lors qu’ils respecteront le plafond d’émission de 300 gCO2eq/kWh PCI».
Chauffage au fioul, des chaudières adaptées
En pratique, les chaudières à gaz à condensation très performantes demeurent autorisées. Quant au biofioul ou B30, combustible contenant une part d’esters d’huile de colza, il demande une chaudière adaptée. Un collectif d’acteurs du secteur (Capeb, FF3C, FOP, etc) s’est mobilisé sur le sujet et se dit optimiste.
«Les premiers équipements compatibles F30 (…) offrent des performances sensiblement équivalentes aux chaudières fioul de dernière génération tant en prix qu’en gamme». Reste toutefois à savoir à quel prix sera vendu ce combustible B30.
Des dérogations pour le chauffage au charbon ou au fioul
Les propriétaires de chauffage au charbon ou au fioul peuvent continuer à les utiliser et à les réparer. Par ailleurs, deux exceptions autorisent de déroger au seuil de 300 gCO2eq/kWh PCI. Premièrement, une non-conformité des travaux à effectuer, à des servitudes ou aux dispositions législatives ou réglementaires relatives au droit des sols ou au droit de propriété. Deuxièmement lorsque ni réseau de chaleur, ni réseau de gaz naturel ne sont présents, et qu’aucun équipement compatible avec le seuil ne peut être installé sans travaux de renforcement du réseau local de distribution publique d’électricité.
Des aides disponibles
Les autorités proposent des aides pour accéder à des modes de chauffage moins émetteurs de CO2. Il s’agit notamment du dispositif Coup de pouce et de l’organisme France’Rénov. Du côté des consommateurs, l’UFC met en garde contre les pressions commerciales dans ce domaine sensible du chauffage. «Ouvrir sa porte aux démarcheurs en pompes à chaleur est toujours ruineux, mieux vaut s’abstenir».
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