Regain d’intérêt pour la betterave fourragère

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Regain d’intérêt pour la betterave fourragère

Une vingtaine de membres du groupe « Betterave » de la Cuma Cepvil (Cuma départementale) se sont rencontrés la semaine dernière près de Château-Gontier pour faire le point et discuter des difficultés rencontrées lors de la saison 2012 sur cette culture.

Hervé Masserot, de la fdcuma53, animait la réunion. L’activité du groupe, qui compte aujourd’hui une cinquantaine d’adhérents, a démarré en 2009, avec environ 50ha à récolter. Cette surface atteint aujourd’hui le double et ce sont Thierry Leclerc (chauffeur) et Damien Hardy, salariés de la Cuma Cepvil (voir photo ci-dessous), qui s’occupent de la récolte, effectuée avec une récolteuse Matrot M41H, achetée d’occasion. Les surfaces cultivées dans le groupe vont de 1 à 5ha, avec une moyenne de 2ha.

La réunion a commencé par l’intervention de deux conseillers de la Chambre d’agriculture de la Mayenne, Lucie Rocton, sur les aspects agronomiques (disponibles ici ), et Bertrand Daveau, sur la valorisation de cette culture en élevage. Ce dernier a présenté les avantages et les inconvénients de cette culture : « le désherbage peut s’avérer difficile, la betterave peut représenter un coût fourrager élevé et comporte un risque acidogène si les vaches en consomment trop. » Il recommande donc une ration de 3kg de matière sèche par vache et par jour.

Ces éléments sont contrebalancés par des rendements importants et réguliers, une valeur énergétique élevée, une diversification de la ration et l’amélioration assez fréquente des taux (TB et TP). Les conclusions des simulations économiques présentées par Bertrand Daveau font apparaître un coût d’unité fourragère proche de celui du maïs, voir un peu inférieur et des gains économiques significatifs par rapport à des rations sans betteraves*.

« On voit moins le véto! »
Les éleveurs ont noté l’intérêt de la betterave pour diversifier la ration, son appétence et un effet très positif sur la santé du troupeau, tandis que Lucie Rocton a mis l’accent sur les qualités agronomiques de cette culture : « elle s’avère être un bon piège à nitrates après retournement de prairie. Elle peut capter jusqu’à 300 unités d’azote par hectare ». Pour autant, la culture de la betterave est assez exigeante en phosphore et potassium, et requiert un pH autour de 6,5-7, des éléments à prendre en compte sur le long terme. Pour corriger le pH, la conseillère recommande un chaulage sur la culture précédente pour éviter le blocage du bore qui entraîne la maladie du cœur creux.

En Mayenne, la saison 2012 a été marquée par une pluviométrie importante au moment de la récolte, qui a compliqué l’opération dans les parcelles les moins portantes (6 hectares devaient encore être récoltés début décembre). Malgré tout, sur les 22 agriculteurs présents, 16 prévoient de maintenir leurs surfaces l’année prochaine, 3 souhaiteraient l’augmenter et 3 la diminuer en raison de la très bonne productivité de cette culture.

* Simulation basée sur une exploitation laitière avec quota de 400 000 litres, 75ha, 50ha de SFP, 1,5UGB/SFP, 50 vaches laitières à 8000/L/an, vêlage étalé. Gain économique estimés à 6-7€/1000L, et jusqu’à 12€/1000L en prenant en compte un point supplémentaire de TB et 2 points supplémentaires de TP.

Nos photos:

 

groupe betteraves Le groupe « betterave fourragère » de la Cuma Cepvil compte une cinquantaine de membres, dont une vingtaine se sont rendus à la réunion la semaine dernière.
 53 desileuse betteraves En moyenne, les membres de ce groupe cultivent 2ha de betterave. La distribution est assez hétérogène : certains ont essayé de faire paître les vaches directement dans les champs, au fil. D’autres les présentent entières dans les auges, d’autres les hachent, certains utilisent des désileuses portées au automotrices. Dans ce dernier cas, les betteraves doivent être très propres pour ne pas introduire de pierres dans la machine.
president salaries cuma cepvil Le président de la Cuma Cepvil, Philippe Gruau (au centre) entouré par les salariés de la Cuma, Thierry Leclerc (à gauche) et Damien Hardy (à droite).
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