La Commission nationale du débat public sur l’avenir de la PAC, tout comme la Convention citoyenne pour le climat, ont esquissé des propositions sur l’agro-écologie et le développement des circuits courts. Cette approche exprimée par les représentants de la société civile, en faveur d’un nouveau modèle agricole, rejoint en partie celle des trois organisations agricoles, Trame, Civam et Fncuma, dont le point commun est de regrouper des agriculteurs qui coopèrent localement sur les territoires. Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le mardi 8 septembre à Paris, les trois organisations agricoles ont précisé leur point de vue.
Besoin de diversité
Trame, Fncuma et Civam observent de concert «la standardisation des pratiques et des productions,» parallèlement à une «spécialisation des fermes et des territoires». Une tendance contraire à la nécessaire transition agro-écologique qui suppose de la diversité dans les cultures et les productions. La conviction des trois OPA est que les groupes qu’elles fédèrent sur le terrain sont particulièrement bien placés pour opérer les changements attendus. Ils savent en effet partager quotidiennement les expériences et savoir-faire de chacun de leurs membres, jusqu’aux matériels. Une telle synergie entre agriculteurs locaux est essentielle pour engager des actions concrètes, triplement performantes du point de vue économique, social et environnemental.
Aider les collectifs
La PAC actuelle, avec ses systèmes de paiements directs basés sur des références historiques et surfaciques, n’est plus vraiment adaptée à ces nouveaux défis. Elle n’est d’ailleurs plus jugée légitime par les contribuables. Dans le cadre de la nouvelle PAC, Trame, Fncuma et Civam sollicitent donc l’Etat et les Régions pour faire en sorte que les groupes soient davantage soutenus. Parmi les propositions avancées par les trois réseaux, citons notamment :
- un rééquilibrage des budgets pour réorienter les aides vers l’agro-écologie, l’emploi et le développement des territoires.
- le plafonnement des aides à l’actif (moins de 65 ans) pour éviter la concentration des exploitations et revaloriser le travail plutôt que l’appareil de production.
- la valorisation des collectifs dans les aides du premier pilier avec la possibilité de faire bénéficier un collectif, porteur d’un projet agro-écologique, d’une enveloppe financière.
- le fléchage «exclusif» des aides à l’investissement (hors bâtiments) vers les collectifs pour financer du matériel adapté ou réduire la pénibilité du travail…
Ces soutiens pourraient être mobilisés contractuellement sur 5 à 7 ans dans le cadre des contrats de transition agro-écologique et alimentaire de territoire, avec des agriculteurs engagés dans des collectifs agricoles. Ces revendications ambitieuses sont portées par les trois OPA, qui représentent de nombreux agriculteurs. Elles constituent de ce point de vue une contribution précieuse au débat qui s’engage sur la prochaine PAC.
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