C’est possible, selon l’Inra. En tenant compte du contexte -à savoir : type de sol, climat, proximité de l’élevage, accès à l’eau, aux débouchés…-, «il serait possible de diminuer l’IFT*» sur les fermes en grandes cultures conventionnelles, en maintenant une productivité au moins équivalente «dans 94% des situations», et une rentabilité au moins équivalente «dans 78% des situations.» En généralisant les pratiques des agriculteurs du réseau Dephy-ferme sur les exploitations où le changement de système n’impacterait pas négativement les performances, l’institut estime que «la réduction de l’usage des pesticides à l’échelle nationale française pourrait atteindre 30%.»
* IFT Indice de Fréquence des Traitements phytosanitaires
Des conditions
L’Inra précise quelques-unes de ces adaptations:
- diversification des cultures
- diversification des variétés
- ajustement des dates de semis
- ajustement des modalités de fertilisation (parfois associées à la modération des objectifs de rendement)
Il précise surtout que la mise en œuvre n’est pas facile «et requiert un accompagnement des agriculteurs par le conseil, l’organisation des filières, la couverture de l’augmentation de l’exposition au risque, etc.» De plus, dans 89% des situations, l’étude n’observe aucune progression de la performance économique induite par le changement de système. Bref, «des mesures d’incitation économique semblent indispensables» à l’Inra qui pense par exemple à des Paiements pour Services Environnementaux (PSE).
Un exemple de stratégie appliquée dans des exploitations du réseau Dephy :