Depuis quelques années, le nombre d’heures réalisées par les tracteurs de la cuma était en baisse. À cela plusieurs causes : départ à la retraite d’un adhérent, une installation avec la traction en propre et aussi un adhérent qui a pris la décision de quitter le groupe tracteur. « La conséquence a été une augmentation du coût de revient des tracteurs, remarque Emmanuel Drevet, président de la cuma. Le problème était fréquemment mis en avant par les adhérents. Notre volonté était de baisser ces coûts d’utilisation, mais il était difficile de s’accorder sur la décision à prendre. Devait-on faire vieillir les tracteurs, s’interroger sur les puissances utilisées, supprimer un tracteur ? » Retour sur la réduction du parc matériel de la cuma située en Isère.
Réduction parc matériel : un changement de priorité
La cuma a donc pris la décision de réaliser un DiNA sur ce thème. « Tous nos tracteurs sont des John Deere. Avec Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement à la frcuma AuRA, nous avons eu accès à la télémétrie John Deere. Ce qui nous a permis de réaliser un calendrier précis de l’utilisation de chaque tracteur sur l’année. Le constat était qu’il y avait peu de jours où tous les tracteurs étaient utilisés en même temps. »
La décision prise par le groupe a été de se séparer d’un tracteur et d’en louer un durant deux mois pour la période des semis de printemps. « Cela va demander une organisation plus pointue. Il y aura peut-être moins de souplesse, mais aujourd’hui, on remet le coût de revient des matériels au cœur des décisions. Il y a 10 ans, nous avions fait une feuille de route pour les années à venir concernant les investissements. Nous avions listé les attentes et les priorités. En premier arrivait le confort d’utilisation, suivi de la disponibilité des matériels et de la souplesse d’organisation des chantiers. Le coût de revient des matériels arrivait en cinquième position, mais les temps changent. »
Raisonner la traction… et les options
L’avis de Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement à la frcuma AuRA
« En individuel ou en collectif, le levier pour travailler sur les charges de mécanisation, c’est de commencer par le poste traction. Avec la suppression d’un tracteur, il y aura automatiquement une baisse des charges », explique-t-il.
Il continue : « ensuite, il est important de travailler sur l’adéquation tracteur / outil de manière à valoriser pleinement la puissance disponible. La décision du groupe de supprimer un tracteur est pertinente au niveau économique. En revanche, ils vont rogner sur la disponibilité avec l’obligation d’être encore plus pointu dans l’organisation. Une solution à suivre. Sur les groupes dotés de plusieurs tracteurs, ou de toute machine en plusieurs exemplaires, le raisonnement des options peut aussi jouer. Un animateur d’un autre secteur cite ce groupe pourvu de quatre tracteurs, tous dotés d’une prise de force avant, au bénéfice deux adhérents pour du broyage. « Ça coûte cher pour du confort ! » Au renouvellement, ce type d’équipement sera davantage réfléchi. »
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :