Et si je recrutai? L’embauche est une hypothèse qui jaillit naturellement dans le rayon des solutions face à la surcharge de travail. Pourtant, «force est de constater que les éleveurs envisagent relativement peu le salariat.» Le constat d’Emmanuel Béguin (Idele) introduit un cycle de webinaires du projet CowForme(1). Sur février et mars, les interventions voulaient démystifier le sujet.
En premier lieu, les experts insistent sur l’importance du démarrage. Le projet doit partir sur des bases les plus saines possible. «La première étape est de qualifier son besoin. Que fait mon entreprise? Que demanderai-je à un salarié? etc» Marine Duquesne représente le groupement d’employeurs Geiq3A.
Au sein de celui-ci elle accompagne les adhérents dans leur fonction de manager. Elle précise que ce questionnement doit aussi intégrer une notion d’anticipation. «Car le matériel d’aujourd’hui n’est pas le matériel de demain.» En vis à vis des réponses, viendront les compétences attendues. Elles-mêmes définissent ensuite la rémunération minimum à envisager, par exemple.
Le besoin réel du recruteur définit les compétences indispensables du candidat
Marine Duquesne insiste sur cette connaissance fondamentale du besoin. Elle prend un exemple. «L’éleveur qui veut gagner du temps dans son quotidien cherche un salarié qui l’aidera à la traite, l’alimentation… Un autre éleveur qui s’absente régulièrement aura peut-être besoin de quelqu’un pour prendre le relai.» Ces deux cas proposent finalement des attentes très distinctes.
C’est donc une recherche qui vise des candidats totalement différents en termes de compétences. En Belgique, Coline Gilson (mission régionale pour l’emploi en province du Luxembourg) conseille aussi aux agriculteur une méthode de projet qui débute par l’identification des tâches de travail. Celle-ci doit être excessivement précise. «Plus les choses sont claires et définies en amont, plus le processus d’embauche sera facile.»
Recrutement de salarié : organisation et communication
Après une deuxième session sur la question économique, le cycle de webinaires s’intéresse enfin aux leviers de la fidélisation du salarié. En Belgique, Isabelle Vuylsteke (Inagro), comme Michel François (Cresco conseil) en France, évoquent longuement l’organisation du poste de travail, et de l’entreprise en général. «Savoir ce qu’il a à faire», au même titre que la sécurité, font partie des besoins à la base de la pyramide que projette Michel François.
Isabelle Vuylsteke complète: Quand chaque objet est à sa place, d’une part le travail est efficace. «Cela contribue aussi à rendre le poste de travail agréable.» L’experte développe des exemples de protocoles qui sur une ferme d’élevage permettent très facilement d’appréhender les tâches de la traite.
Retrouvez l’ensemble des webinaires ici.
(1) CowForme est un projet franco-belge qui associe 17 structures des deux côtés de la frontière. Il se donne pour objectif d’améliorer la qualité de vie des éleveurs par la création d’emplois et le gain d’efficacité du travail.
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