« Les bonnes pratiques peuvent avancer et nous allons arriver à faire le lien entre les paysans et les citadins », a assuré le ministre sur France Inter lundi matin, en se présentant comme le « ministre des transitions », économique, environnementale et sociale de l’agriculture.
Après le recours au « principe de précaution » la semaine dernière, pour suspendre en France l’utilisation pendant trois mois des pesticides contenant du metam-sodium, M. Guillaume estime que « si nous devons aller plus loin et l’interdire pour (des) raisons de sécurité, nous le ferons ».
Le ministre a rappelé que les pesticides « vont baisser de 50% d’ici 2025 » (…) « Mais on ne peut pas tout arrêter d’un coup, sinon on met en péril notre agriculture et notre sécurité alimentaire ». Didier Guillaume a dit ne pas vouloir « opposer le consommateur et l’agriculteur »: « Il y a eu l’exode rural au siècle dernier, il ne faudrait pas qu’il y ait une sécession rurale. »
Le dialogue avant tout
Sur le plan local, M. Guillaume a estimé qu’agriculteurs et riverains doivent « se parler » pour faire évoluer les façons de cultiver puisqu’« il y a des possibilités pour que les méthodes de traitement n’incommodent pas les riverains ».
En réponse aux agriculteurs qui s’inquiètent de ne pas gagner leur vie avec leurs produits, le ministre a assuré que « les industriels (de l’agroalimentaire, NDR) et la distribution » devront payer la hausse des prix à l’achat des produits agricoles sans la transférer aux consommateurs.
Sur le lait, il s’est contenté de souhaiter « courage » aux producteurs qui « vivent des moments difficiles », sans pistes précises sur les moyens de les soutenir.
Il s’est inquiété de la « déprise » agricole, c’est-à-dire l’utilisation croissante pour l’urbanisation de terres agricoles, qui réduit les surfaces de production et s’accélère « depuis des années », appelant les maires à « changer les plans locaux d’urbanisme »: « Il faut faire en sorte qu’il reste de bonnes terres agraires, arables pour faire de la production. »