La situation est d’une très grande gravité, c’est du jamais vu », a estimé lors d’une conférence de presse Philippe Pinta, président du syndicat Orama, branche « grandes cultures » de la FNSEA. Mi-juillet, le ministère de l’Agriculture avait annoncé s’attendre à une baisse de 10% de la production. La récolte 2015, considérée comme exceptionnelle, avait atteint les 41 millions de tonnes.
Intempéries dévastatrices
La situation cette année est due à la très forte humidité en mai-juin, qui a favorisé l’apparition de maladies, ainsi qu’au manque de luminosité qui a empêché les épis de blé de mûrir correctement. Alors que la moisson bat désormais son plein en France, premier producteur et exportateur européen de blé, Orama table également sur des rendements à l’hectare en baisse de 2 tonnes par rapport à l’an dernier. « Il y a des catastrophes que l’on imagine pas », avec dans certaines fermes des rendements « trois fois moins élevés que d’habitude« , ainsi que « la moitié ou les trois-quarts du chiffre d’affaires en moins », a souligné M. Pinta.
La situation est « très hétérogène » selon les régions, a-t-il toutefois précisé. Evoquant des agriculteurs « désemparés, atterrés », le syndicaliste a expliqué avoir demandé au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, de prendre des mesures en urgence, notamment pour soulager la trésorerie des céréaliers en difficulté.
Comme dit l'expression, il n'y a pas photo #blétendre #moisson2016 #malade pic.twitter.com/3hE3jwq5F3
— Chaîne Agricole (@chaineagricole) July 14, 2016
La réponse du gouvernement
Le Conseil des ministres a décidé mercredi de lancer un plan d' »aide » aux céréaliers français, alors que les récoltes s’annoncent très mauvaises, notamment pour le blé, a annoncé le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
Ce plan, qui sera « évalué début septembre » avec « l’ensemble de la profession agricole », prévoit des mesures fiscales, le report de cotisations sociales et des mesures spécifiques sur le remboursement de la TVA, ainsi qu’un fonds de garantie de la Banque publique d’investissement (BPI), a expliqué le ministre lors du compte rendu du Conseil des ministres.
#moisson2016 comme mes collègues gros écart de rendements hier blé à 57qx avec des épis mal fécondés gelée méiose ? pic.twitter.com/hANDoHT15D
— menier jean rene (@menierjeanrene) July 27, 2016
Un « fonds de garantie » doit également être mis en place par la Banque publique d’investissement (BPI), « pour aider à la mise en oeuvre des allègements et des reports de prêts au niveau bancaire », a-t-il indiqué. Il sera « concrètement évalué début septembre » avec « l’ensemble de la profession agricole », lorsque l’ampleur des mauvaises récoltes se sera affinée, a précisé M. Le Foll devant la presse dans la cour de l’Elysée.
Orama, branche « grandes cultures » du principal syndicat agricole, la FNSEA, a annoncé mercredi s’attendre à une baisse d’environ un quart de la récolte de blé française 2016, à 30 millions de tonnes, en raison des intempéries du printemps qui ont fortement endommagé les cultures. La situation, qui peut aller dans certaines exploitations jusqu’à une production trois fois inférieure à la normale, est toutefois très hétérogène selon les régions, selon les céréaliers.
27 Juillet 2016, AFP
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