«À ma connaissance, pas encore de cuma viticole dans le Morbihan!», sourit Brice Barbé, joint au téléphone, tout en maniant le sécateur électrique dans les vignes du Muscadet où il officie actuellement.
Brice Barbé, le déclic après les vendanges
Tout d’abord, Brice Barbé est un «Nima», non issu du milieu agricole. Même s’il reconnaît qu’il a attrapé chez son grand-père, ostréiculteur et mytiliculteur, le virus du travail au grand air. Après une licence en biologie, il fait face à un échec pour rentrer en école d’ingénieur agro. Par la suite, après quelques petits boulots, il fait les vendanges et c’est le déclic.
Ainsi, Brice Barbé entre en apprentissage pour valider un BTS viti en alternance à Saumur. Entre les cours et le travail en entreprise, dans «une grande maison de bulles», il s’éclate. «On apprend tellement vite. Des cours, j’ai retiré énormément, mais il faut dire que je partais de zéro. En entreprise, j’ai pu comprendre les enjeux, avoir accès à des matériels que je n’aurais pas pu voir ailleurs.»
En parallèle, il échafaude avec un ami un projet original. «Il possède un hectare de prairies dans le Morbihan, et nous nous sommes associés en Earl pour y planter des vignes. Avec le changement climatique, le Golfe est vraiment adapté.» Produire du vin dans ce secteur, «ça pose assez radicalement le projet, et il faut tout construire. C’est vraiment très stimulant!» s’enthousiasme-t-il.
Apprendre à « pitcher »
Mais d’abord il s’agit d’apprendre. «Comme souvent à la sortie d’un BTS en viti, on voyage, on se forge son expérience. Je suis allé en Afrique du Sud, en Bourgogne, dans la vallée de la Loire. Et j’ai fini par me poser dans le Muscadet, parce que je souhaiterais maintenant acquérir une expérience plus longue, plus approfondie.»
Avant de «se poser», Brice a consacré cinq semaines à tester et consolider son projet morbihannais au cours d’une session Tremplin d’Hectar. «J’ai eu la chance d’être retenu. Ça a été vraiment intense et intéressant. Nous étions treize, et c’était vraiment motivant de se nourrir des projets des uns et des autres.»
«J’ai pu tester mes hypothèses de travail, maintenant je me sens plus solide pour aller le défendre, auprès des banquiers notamment. Parce qu’il va falloir aller chercher du foncier, et dans le Morbihan, territoire très touristique, nous sommes soumis à une forte pression de ce côté-là. Sans compter que nous ne sommes pas non plus les seuls en recherche de foncier pour planter des vignes!»
«La formation Tremplin m’a permis de tout tester et d’apprendre à « pitcher »», c’est-à-dire de présenter son projet rapidement, de manière attractive, à des investisseurs potentiels. «La mise en relation avec mon mentor (dans mon cas, un conseiller viticole qui a monté sa boîte dans le Bordelais) a été aussi essentielle. J’ai beaucoup réfléchi sur le matériel, le choix technique des cépages, à quoi consacrer le plus de temps,» explique-t-il.
Par ailleurs, autre parcours atypique à découvrir: Après Hectar, de la Turquie à la Normandie.