Le coût d’un chantier d’andainage dépend de plusieurs facteurs: l’andaineur lui-même, le tracteur, le carburant et la main-d’œuvre. Nous allons ici les intégrer avec différentes hypothèses de travail afin d’en mesurer l’impact. Que se passe-t-il si le parcellaire restreint le débit de chantier, ou si la surface travaillée a nettement diminué? Et bien sûr, actualité oblige, quelle est la répercussion d’une forte hausse du prix du carburant?
Avec un GNR à 2€/l
Nous partons d’un andaineur double acheté 17.541€, le chiffre issu de notre enquête de terrain. Il va être testé sur trois niveaux d’activité: 240, 290 et 340 ha/an. Le tracteur est un modèle de 130ch, consommant 10,4l/h et coûtant 22,80€/h hors GNR. La main-d’œuvre est pour sa part valorisée à 22€/h. Par ailleurs, nous prendrons trois valeurs de débit de chantier pour cet ensemble, un pivot à 4ha/h, et 15% en plus ou en moins. Enfin, dans cette actualité changeante du printemps 2022, nous avons retenu deux valeurs pour le prix du carburant, d’une part 0,80€/l, ‘avant la crise’, et d’autre part 2€/l, dont nous espérons qu’elle ne constitue qu’une exception momentanée.
Avec nos hypothèses moyennes de débit de chantier et d’utilisation annuelle, le coût de détention de l’andaineur s’élève à 6,20€/ha. Le chantier complet hors déplacements atteint quant à lui 19,50€/ha, le GNR étant resté à 0,80€/l.
Cette addition se décompose ainsi:
- 32 % de décote de l’andaineur,
- 29 % de tracteur,
- 28 % de main-d’œuvre,
- 11 % de carburant.
Avec un GNR à 2€/l, le total augmente de 16%, à 22,60€/ha, et le poste carburant pèse alors 23% du total. Son poids a plus que doublé! Sans tenir compte de la main-d’œuvre, le passage de 0,80 à 2€/l du tarif du GNR se traduit avec une hausse de 22% du chantier. L’effet est énorme.
Effet surface sur le coût d’un chantier d’andainage
Que se passe-t-il si l’andaineur travaille 50ha en moins ou en plus par rapport à la moyenne retenue de 290ha/an? Quand la qualité de l’herbe récoltée est primordiale dans les systèmes fourragers, et le climat peu favorable, les groupes évitent de trop charger l’andaineur en hectares. Au contraire, si l’herbe tient une place secondaire, il est plus facile de prendre des risques. Les groupes fonctionnant en entraide avec un tracteur et un chauffeur dédiés à l’andaineur arrivent également à accumuler des surfaces travaillées importantes sans pour autant prendre de risques avec la qualité du fourrage.
Selon nos trois hypothèses de surface, l’andaineur lui-même affiche un coût de détention de respectivement 7,20€/ha, 6,20€/ha et 5,50€/ha. Soit encore 14% en plus pour 50ha/an en moins, et 11% en moins pour 50ha/an en plus. Au niveau du coût du chantier complet, la différence est amortie par le poids de la traction et de la main-d’œuvre. Elle descend à environ 4%.
Effet du débit de chantier
Le débit de chantier peut quant à lui varier en plus ou en moins selon la taille et la forme des parcelles, l’habileté du chauffeur ou l’état de la prairie lors de la fauche. Nous avons testé deux options, avec 15% en moins ou en plus par rapport à la valeur initiale de 4ha/h.
En débit faible, le coût du chantier complet d’andainage passe de 19,50 à 21,80€/ha, soit 12% en plus. En débit élevé, le coût tombe à 17,70€/ha, soit 9% en moins. Avec un GNR à 2€/l au lieu de 0,80€/l, les écarts se creusent un peu. Indirectement, un chantier d’andainage qui avance bien est synonyme d’un pressage ou d’un ensilage qui se fera dans les temps et donc d’une valeur alimentaire optimale pour le fourrage récolté.
N’oublions pas non plus que ces simulations économiques ne prennent pas en compte les temps de déplacement. Mal maîtrisés, ils réduisent le temps effectif disponible pour mettre les fourrages à l’abri. C’est l’objet d’un autre article dans ce dossier.
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