La normalité en matière de tendance météo semble reprendre le dessus en 2023, tout du moins pour l’hiver 2023 et le début du printemps. Ce sont les prévisions des météorologues annoncées début décembre. Mais qu’est ce qu’un hiver normal ? Emmanuel Buisson, directeur recherche et innovation chez Weenat précise, « on considère que nous avons vécu, ces dernières années, des hivers chauds. »
Tendance météo ‘normale’ pour l’hiver 2023
Si on cherche davantage de précisions, les modèles météorologiques s’accordent à dire que le mois de janvier risque d’être doux et humide. À l’inverse de février qui serait sec et froid. « Nous n’avons pas remarqué d’anomalies quelconques pour les mois à venir, mais dans tous les cas, ces tendances évoluent. Plus on s’approche de la date, plus nous pouvons faire des prévisions précises, reconnaît l’expert. Il semblerait que nous subissions, cette année encore des gelées tardives. »
Côté précipitations, il est difficile de prévoir, mais les modèles ne montrent pas d’excès en 2023. « Les quantités de précipitations seront-elles suffisantes pour combler les 15 % de déficit actuels ? », s’interroge Emmanuel Buisson. Quant au printemps, il devrait être composé de constantes normales. Seul le mois de mai pourrait être maussade avec peu d’ensoleillement, beaucoup d’eau et des températures basses. « À voir si cette tendance se confirme avec les modélisations des prochains mois », prévient l’expert.
Que quatre à cinq modèles de prévisions
Des tendances qu’il faut prendre avec beaucoup de pincettes, insiste Emmanuel Buisson. « Pour réaliser des tendances saisonnières, on prend en compte les oscillations des interactions entre les océans et l’atmosphère, résume-t-il. Ainsi, on peut détecter les potentielles anomalies par rapport à notre moyenne de trente ans. On tente également de définir les trajectoires des grandes masses d’air. »
Dans le monde, on ne dispose que de quatre à cinq modèles de prévisions saisonnières. Cela influe sur la fiabilité des prévisions. « Les tendances saisonnières ont une fiabilité très approximative. On l’estime entre 15 et 60 %. Elles sont très importantes pour l’agriculture mais aussi pour tous les sujets autour de l’hydrologie. Malheureusement, il y a peu de recherches pour ces modèles », regrette-t-il.
Surtout qu’une tendance saisonnière reste excessivement difficile à interpréter et à adapter sur le terrain. Les faibles taux de fiabilité n’incitent pas les agriculteurs à se fier totalement à ces prédictions. Toutefois, « ces tendances nous mettent en alerte, reconnaît l’expert. Il faudra guetter les prochaines prévisions qui confirmeront ou infirmeront celles de décembre. Celles-ci peuvent permettre aux agriculteurs d’orienter leurs stratégies, investissements, mieux organiser leur travail ou revoir leur itinéraire cultural. » La vigilance est donc de mise.
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