Pour Alexandre Merle et Marc Butruille, président et vice-président de la section Veaux d’Interbev, le symposium international de la filière veau qui s’est tenu fin avril à la Baule, a été l’occasion de parler des attentes des consommateurs, de la situation des différents acteurs de la filière et aussi des leviers de réussite à la portée des éleveurs.
Premiers consommateurs au monde
Aujourd’hui, un Français mange en moyenne 3,4 kg de viande de veau. C’est le champion du monde en la matière! Cependant, la «dé-consommation» est réelle comme pour les autres viandes. Parmi les causes de cette baisse, figurent des raisons économiques liées à la crise mais aussi des évolutions comportementales. Dans les pratiques alimentaires, la dégustation d’une tête de veau n’est plus guère de mise par exemple. En particulier chez les jeunes consommateurs.
Label «bien-être»
Les amateurs de cette viande attachent de l’intérêt à la qualité gustative mais aussi, et c’est plus nouveau, aux conditions d’élevage. La filière veau est interpellée comme les autres filière animales sur la place de l’élevage dans la société et les rapports entre l’homme et l’animal. «La transparence sur les pratiques doit faire partie de la feuille de route de la filière», plaident les représentants d’Interbev qui ont sollicité, lors du symposium, le témoignage d’une ONG néerlandaise qui a mis en place un label «bien-être».
Plus d’antibiotiques automatiques
Côté producteurs, la maîtrise des coûts alimentaires (50 à 60% du coût de production du veau) est déterminante dans la formation du revenu. Mais l’autre enjeu qui s’impose aux producteurs, concerne le développement de l’antibio-résistance. L’objectif est de diminuer, comme le prévoit le plan Ecoantibio 2011-2016, l’usage des antibiotiques. Dans cet esprit, une charte interprofessionnelle de bonnes pratiques d’élevage a été adoptée et signée par 63% des éleveurs de veaux. Le renforcement du système immunitaire des veaux passe par la qualité des jeunes veaux mis en place et les bonnes pratiques en matière de transport.
Des veaux à l’ère numérique
Autre critère de réussite technico-économique: le bâtiment d’élevage. Les nouvelles technologies numériques peuvent conduire à de meilleures performances en matière de pilotage automatique de la ventilation, tout en procurant un meilleur confort de travail. Citons aussi l’intérêt des caméras thermiques et 3D qui permettent un suivi en temps réel de l’état physiologique des veaux.
La filière veaux de boucherie en chiffres •Production de 656 000 tonnes équivalent carcasse (Tec) en 2016, soit plus de 8% de la production totale de viande bovine en Europe •25 000 emplois •Un chiffre d'affaires de près de 5 milliards d’euros •Un bovin abattu sur quatre est un veau Source: Interbev |