La presse à balles rondes est largement sollicitée lors de la récolte des fourrages d’herbe ou de céréales. Son entretien avec le graissage et les réglages des chaînes lors de son utilisation ou au moment d’être remisée permet de réduire les coûts d’entretien. L’intérêt de renouveler plus ou moins rapidement sa presse à balles rondes mérite toutefois d’être calculé. Enquête sur le rythme de renouvellement de la presse à balles rondes.
Renouvellement de la presse à balles rondes tous les 3 ans : 0,73 €/balle supplémentaire
Dans le cadre d’une création d’activité “pressage” en cuma, nous avons donc choisi d’analyser sur une période de douze ans, avec une approche gestion (voir encadré Cumacalc), deux stratégies. La première consiste à acheter et revendre l’outil tous les trois ans. Et la seconde se base sur un renouvellement plus long, à six ans. En comparant ces deux stratégies, on remarque une hausse du coût de 0,73 €/balle lorsque la machine est renouvelée tous les trois ans.
Si, dans la situation d’un renouvellement rapide, les coûts d’entretiens et de réparation sont moindres, ce sont les frais financiers, en majorité les intérêts d’emprunt, qui viennent plomber le coût de détention de ce matériel.
Impact de la décote
La décote de ce matériel est bien souvent plus élevée les premières années, d’où un prix de revente du matériel assez réduit. Cependant, pour une stratégie de détention d’une presse pendant six ans, on peut tout de même remarquer que les coûts d’entretien sont plus onéreux.
Toutefois, cette simulation ne prend pas en compte les réalités du terrain. Chaque cuma est en effet souveraine dans sa politique de facturation. Selon les stratégies suivies, cette politique peut être différente. D’autre part, les offres commerciales d’achat et de revente ne sont pas prises en compte également. Or, celles-ci peuvent réserver parfois des opportunités économiques.
Méthode de calcul sur Cumacalc
Différents calculs réalisés avec Cumacalc ont permis d’obtenir cette simulation chiffrée. Cumacalc est un outil par le réseau cuma de l’Ouest et disponible en ligne. Elle est une approche gestion. C’est-à-dire en calculant le prix de revient minimum facturable pour obtenir l’équilibre comptable.
La simulation concerne un round baler à chambre variable acheté 43 000 €. Nous avons souscrit au début d’activité, des parts sociales correspondant à 10 % du prix d’achat de la machine. Le reste étant financé par un prêt au taux en vigueur de 3,1 % pour une durée de trois ans. Et de 3,2 % pour six années de détention. Nous avons estimé une utilisation de 3 000 balles par an.
Enfin, la valeur des charges d’entretiens et de réparation varie entre 0,38 €/balle pour une détention courte et 0,58 €/balle pour six années. Dans cette étude, nous avons retenu un taux de revalorisation du matériel à 5 % par an.
À noter : Cumacal permet de réaliser facilement plusieurs simulations sur la durée du prêt ou le volume d’unités par an. Ainsi, en partant sur une presse renouvelée tous les 6 ans mais avec un volume de 2 800 bottes pressées par an, le coût prévisionnel dit de gestion grimpe à 3, 21 €/botte. Et il descend à 2, 88 €/botte pour un volume de 3 200 bottes.
Renouvellement de la presse à balles rondes tous les trois ans à la cuma de Thodure
En Isère, la cuma de Thodure, présidée par Hervé Collombat, opte désormais pour un renouvellement tous les trois ans de leur presse à balles rondes. « Nous avons eu une mauvaise expérience précédemment avec une machine qui a nécessité des réparations à partir de la quatrième année. Nous avons eu la possibilité par le vendeur de bénéficier d’une extension de garanties sur trois ans ou 15 000 bottes, pour une presse Vicon en bottes de 1,65 m de diamètre, équipée d’un rotocut », explique le président.
Le renouvellement s’opère en principe en août de manière à espérer de meilleur tarif. La cuma est attentive également à la qualité du service du concessionnaire. En juillet 2021, la presse a brûlé et le concessionnaire a réagi très rapidement.
L’activité pressage dans la cuma repose sur une machine qui débite entre 4 500 à 5 000 balles/an. « 1 500 bottes de foin environ, 500 à 600 en enrubannage et le reste en paille », détaille le président. À la base de cette activité, se trouve un groupe de six adhérents. Il se sont organisés pour l’activité fenaison en mutualisant tous les matériels concernés.
Ils échangent régulièrement aussi des coups de main, quand c’est nécessaire. En particulier pour la presse, car c’est l’échelon le plus limitant dans leur organisation collective. Pour communiquer rapidement, ils ont constitué un groupe dédié WhatsApp. « En 2021, nous sommes parvenus en nous relayant à réaliser 1 000 bottes en vingt-quatre heures », ajoute Hervé Collomba.
Pour atteindre ces débits de chantiers avec la presse, les éleveurs ne la détellent pas du tracteur de 120 ch de la cuma. Cela gagne un peu de temps aussi pour les réglages.
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