Comme beaucoup de cuma, celle du Courgoux doit sa création à l’activité ensilage. Une activité en déclin, ces dernières années, relancée par la création d’une unité de méthanisation. « Une cuma qui a permis de fédérer les agriculteurs de la commune depuis 1979 », indique Didier Martel, le président. Tout a commencé par des ensileuses trainées qui étaient régulièrement renouvelées. À la fin des années 90, la cuma saute le pas et investie dans une première ensileuse automotrice d’occasion. Cependant, l’activité ensilage stagne. « À l’époque nous étions sur des surfaces de 150 ha d’herbe et 90 ha de maïs, se souvient Didier Martel. Le renouvellement de l’ensileuse était délicat. Avec le manque de surface, nous n’avions pas d’autres possibilités que de passer par de l’occasion. »
Activité ensilage de la cuma : la méthanisation change la donne
Le souci de l’occasion est qu’un matériel comme une ensileuse ne reste fiable que peu de temps. « Les coûts d’entretien et réparation explosaient régulièrement. On arrivait dans les dernières années à des sommes dépassant largement les 10 000 € pour la campagne. Les pannes répétitives retardaient les chantiers. Nous arrivions toujours à rentrer les récoltes avec l’aide d’une cuma voisine. Mais tout le monde se rendait bien compte que nous arrivions à la limite du système. »
À cette époque et jusqu’en 2018, les tarifs étaient de 70 €/ha pour l’ensilage d’herbe et 93 €/ha pour le maïs sans le GNR. Le chauffeur était un adhérent de la cuma avec un fonctionnement en banque de travail donc non rémunéré.
En 2019, cinq exploitations adhérentes de la cuma mettent en place une unité de méthanisation. Cette dernière a permis de faire tourner davantage les matériels de la cuma et particulièrement l’ensileuse. Les surfaces à récolter ont plus que doublé pour atteindre 180 ha de maïs et 340 ha d’herbe de Cive avec notamment du sorgho en coupe directe. « La dernière année avant la mise en route de l’unité de méthanisation, les pannes répétitives sur l’ensileuse coûtaient cher à l’activité, rappelle le président. Nous étions dans le rouge et la solution était soit de repartir sur un matériel d’occasion avec tous les problèmes que nous connaissions déjà soit de déléguer l’ensilage à une entreprise. »
Une ensileuse neuve grâce à l’activité méthanisation
Avec l’augmentation des surfaces à récolter, la cuma a pour la première fois eu la possibilité d’investir dans une machine neuve. La proximité et la bonne entente avec un concessionnaire local ont fait que la cuma a pris le parti d’investir dans une ensileuse New-Holland FR 480 avec un bec maïs huit rangs et un pick-up de 3 m pour un total de 308 000 €. Échaudée par les pannes à répétition, la cuma a aussi fait le choix de prendre un contrat d’entretien. « Un service qui nous revient à 30 € de l’heure rotor. Cela nous apporte une certaine tranquillité que nous n’avions pas avant. Cela comprend entre autres tout ce qui est vidange et remplacement de filtres, le passage de l’herbe au maïs, le remplacement des couteaux… », explique Didier Martel. Un coût de plus de 7 000 € par an qui sera certainement discuté lors du prochain renouvellement.
« S’il n’y avait pas eu une augmentation de surface avec l’arrivée de l’unité de méthanisation, l’activité aurait certainement été arrêtée. Nous aurions alors perdu une certaine liberté d’organisation qui nous permet aujourd’hui de réaliser pratiquement des chantiers à la carte. Nous aurions aussi du coup certainement perdu un peu en qualité. »
Des matériels plus performants pour l’ensilage
L’arrivée de la nouvelle ensileuse a légèrement modifié les tarifs. Ils s’établissent aujourd’hui à 75 €/ ha pour l’herbe et les Cive et à 95 €/ ha pour le maïs. Le GNR reste pris en charge par les adhérents et un adhérent non rémunéré a prend en charge la conduite. Une situation qui pourrait changer ce qui modifierait un peu les tarifs. Les surfaces actuelles permettent en effet d’avoir un résultat positif pour l’activité. Avec cette ensileuse, qui dispose d’une puissance supplémentaire de plus de 100 ch par rapport à la précédente, les débits de chantiers sont plus importants. La cuma disposait de 2 bennes de 14 t. Le président détaille : « L’augmentation de l’activité nous a permis d’investir dans deux bennes supplémentaires de 16 t sans augmentation de tarif. »
La hausse des surfaces avec notamment le développement des Cive donne aussi plus de travail pour l’activité fauche. La cuma est donc passée d’une faucheuse 3 m à un groupe de fauche de 9 m. Elle travaille sur une surface de 480 ha en prenant en compte l’activité foin.
« L’unité de méthanisation nous a permis de pérenniser l’activité ensilage en investissant dans une ensileuse neuve. Mais aussi d’acquérir du matériel plus performant à la disposition de tous les adhérents. Un surplus d’activité qui a permis aussi à la cuma de développer son chiffre d’affaires. Il est passé de 80 000 € à 110 000 € par an », conclut Didier Martel.
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