Peux-tu décrire ton parcours et ton poste ?
J’ai 31 ans. J’ai une formation en polyculture-élevage et, suite à plusieurs expériences en exploitation, j’ai intégré la cuma du Boivre au moment de la création du poste en 2009. Mes principales tâches sont la conduite des tracteurs en préparation du sol, semis, épandage et traitement, ainsi que l’entretien des matériels. Les adhérents ont une réunion de planning tous les vendredis matin à laquelle j’assiste. J’y prends les consignes. C’est un moment important, car nous échangeons beaucoup.
Comment appréhendes-tu ton travail et son impact sur le sol ?
Je suis très sensibilisé à protéger la terre et son environnement. C’est notre principal outil de travail. On n’a pas le droit de détruire le sol, car cela a des incidences sur les rendements et donc sur les revenus. C’est vivant le sol, il est normal de le protéger.
Quelle est l’incidence sur ton travail ?
C’est beaucoup d’observation, par exemple si la terre colle plus ou moins aux outils. Avant certaines interventions, je peux prendre une
pelle et faire le tour des parcelles avec un adhérent. Ce sont aussi beaucoup d’échanges et de discussions. Il faut savoir parfois suspendre les interventions et ne pas se laisser guider par la puissance ou la capacité des outils qui peuvent faciliter des interventions.
As-tu pu faire des observations particulières en fonction du travail du sol et des pratiques ?
Effectivement, en non labour, la présence de vers de terre est beaucoup plus importante et la structure du sol plus facile à travailler. Les effets de rotation ont un impact majeur, notamment le fait d’implanter des cultures derrière des prairies de 5 ou 7 ans. On fait vraiment la différence si la terre est reposée. Les implantations et les croissances des plantes sont bien meilleures.
Quels sont les incidences sur les équipements de matériels et leur réglage ?
On travaille le plus possible en jumelage pour réduire le tassement des sols. La cuma est équipée de Gps, ce qui permet d’optimiser les passages, que ce soit en travail du sol ou lors des épandages ou des traitements. La technologie est une formidable aide pour optimiser les interventions et réaliser des économies. Par exemple, je fais beaucoup de traitements de nuit pour améliorer les applications. Mais attention, il faut aussi savoir vérifier les réglages des outils par des étalonnages réguliers et respecter les révisions et les contrôles techniques, car les outils s’usent et peuvent se dérégler.
Cela pose la question de la formation ?
C’est important de s’approprier les technologies embarquées, car ce sont des équipements coûteux et il est indispensable de valoriser leur potentiel. On sait que les enjeux économiques sont importants, il faut être performant dans notre métier. Aujourd’hui pour progresser, je serai preneur de formations sur les TCS et la gestion des adventices.
Comment positionnes-tu ton rôle de salarié et la relation avec les adhérents ?
La qualité de mon travail repose beaucoup sur les échanges que j’ai avec les adhérents. Avec le temps, nous avons établi une relation de confiance. Je peux donner mon avis, et ils en tiennent compte dans leurs choix. Mais ce sont bien eux les décideurs. Le regard de l’adhérent et du salarié sont complémentaires.
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