Les simulations présentées par Covéa en début d’année dans son livre blanc, attestent de la forte probabilité de recrudescence des accidents climatiques. L’augmentation de la sinistralité est au global, évaluée à 60% en plus dans les années à venir. Seuls les risques de tempête échappent à cette accélération.
Le réchauffement climatique est à l’origine de la montée en puissance de ces menaces. «Un réchauffement, même limité en amplitude, augmente la probabilité de certains extrêmes», précise Vincent Moron, enseignant-chercheur dans la préface de ce livre blanc. Les compagnies d’assurance sont très attentives à ces phénomènes. En effet, une hausse de la sinistralité consécutive à des évènements naturels représente des coûts financiers exorbitants, à la hauteur des montants assurables.
Sinistralité 2050: inondations +110%, sécheresse +60%, grêle +40%
Sur l’ensemble du territoire métropolitain, les pertes liées aux inondations par débordement devraient augmenter de 110% en 2050. Les régions situées sur la façade atlantique sont les plus exposées. Les épisodes de précipitations extrêmes, à l’origine des crues torrentielles devraient quant à eux, croître de 130% d’ici 2050. Une hausse de l’ordre de 60% de la sinistralité sécheresse est attendue en 2050. En parallèle, toutes les régions devraient avoir une augmentation significative des orages de grêle, évaluée à 40%.
L’impact de cette augmentation des accidents climatiques concerne tous les secteurs d’activité. Notamment l’agriculture. Cette activité, craint aussi les effets dramatiques du gel. À ce jour, on commence à évaluer les dégâts du gel survenus ces derniers jours. Lors de la première quinzaine d’avril 2021, les dégâts avaient été effroyables pour certaines filières comme l’arboriculture et la viticulture.
Aides exceptionnelles aux victimes du gel 2021
C’est la raison pour laquelle une aide complémentaire aux agriculteurs assurés particulièrement sinistrés a été annoncée le 15 mars. FranceAgrimer la versera sous conditions:
- Contrat d’assurance couvrant le risque de gel sur les cultures concernées (betteraves sucrières, colza, lin, semences de ces cultures, arbres fruitiers, raisins).
- Perte supérieure à 30% de la production annuelle.
- Exploitation située dans un département ayant fait l’objet d’une reconnaissance ‘calamités agricoles gel 2021’.
En 2023, forte incitation à s’assurer
Seules 18% des exploitations agricoles souscrivent aujourd’hui une assurance multirisques climatiques des récoltes. Au 1er janvier, un nouveau dispositif assurantiel entrera en vigueur. Lors des aléas climatiques jugés exceptionnels, les agriculteurs pourront obtenir une indemnisation de l’Etat. « Que leurs cultures soient assurées ou non, et quelle que soit la filière. Néanmoins, les indemnisations versées au titre de la solidarité nationale seront minorées pour les exploitants agricoles qui ont choisi de ne pas s’assurer», indique Guillaume Askil, avocat en droit des assurances du cabinet Lincoln Avocats Conseil.
D’autre part, dans le but d’inciter les exploitants à souscrire une assurance récolte, il est prévu que «le montant de l’aide à l’installation octroyée aux jeunes agriculteurs puisse être modulé à la baisse pour ceux qui n’effectuent pas les démarches pour en bénéficier», ajoute l’avocat.
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