La production d’énergie renouvelable se développe-t-elle chez vos clients ?
Oui. Et c’est une tendance qui devrait se confirmer avec la nouvelle PAC, dans un contexte où l’on met de plus en plus l’accent sur la neutralité carbone, la préservation de l’environnement et du climat. Chez les agriculteurs, les projets de production d’énergie renouvelable émergent également à l’occasion d’un besoin de construction ou de rénovation de bâtiments d’élevage, d’une mise aux normes de la fosse à lisier, etc. C’est considéré alors comme une opportunité économique.
Quels points-clé intégrer dans un projet de méthanisation ou photovoltaïque ?
Ce sont généralement des projets économiques importants, qui doivent être appréhendés dans la globalité de l’exploitation. Au-delà du taux de rentabilité attendu, il est nécessaire d’intégrer les dimensions humaine, sociale, fiscale, patrimoniale, juridique. Ainsi, dans la plupart des unités de méthanisation, une société dédiée est créée. Elle permet de répartir les risques financiers ou de faire entrer au capital d’autres acteurs tel que le constructeur.
Parmi les autres dimensions essentielles, citons :
– l’estimation du temps de travail qui atteint ½ ETP dans certaines unités de méthanisation, une donnée à intégrer dans l’étude prévisionnelle,
– l’acceptabilité sociale qui doit être suffisamment anticipée,
– la maîtrise technique du projet, par exemple le nombre d’heures de fonctionnement du moteur pour une unité de méthanisation,
– le délai d’instruction du projet généralement assez long (1 an minimum), qui va dépendre pour la méthanisation, du type d’installation (régime déclaratif, enregistrement ou autorisation).
Les banques sont-elles disposées à accompagner ces projets ?
Oui, elles sont généralement moins frileuses qu’avant, dès lors que le projet leur semble cohérent, solide techniquement et financièrement. On note cependant des différences entre banques, d’une région à l’autre, dans l’accompagnement des porteurs de projets. Dans le montage financier, l’accès aux aides de l’ADEME ou des Régions sera déterminant aussi. Mais leur attribution est soumise à des conditions, notamment d’équilibre financier.
Enfin, certains porteurs de projets misent aussi d’autres contributeurs financiers, sous forme de « business angel » par exemple. Ce qui limite le besoin d’autofinancement, qui dans projets de création d’unités de méthanisation en injection, peut atteindre 300 à 400 000 €.
Production d’énergie renouvelable : quelle rentabilité ?
Les coûts de construction changent et les prix de rachat de l’énergie aussi. C’est le cas récemment des tarifs du biométhane qui ont baissé. De plus, la configuration de chaque projet est différente. Les taux de rentabilité internes varient donc beaucoup d’un projet à l’autre.
A lire : Réajuster son projet face à la baisse du prix du biogaz.
En photovoltaïque, on constate moins de variation économique dans la rentabilité des installations. Le temps de retour sur investissement change évidemment si on intègre dans le calcul le coût de construction ou de rénovation du bâtiment.
En méthanisation les réalisations ne sont pas toutes rentables. Le degré de valorisation de la chaleur pour les unités en cogénération ou la distance du point de raccordement au réseau de gaz, pour les unités en injection, sont des critères déterminants dans la viabilité du projet. Ajoutons, également les frais de maintenance qui peuvent grever la marge économique. En règle générale, on observe que les unités de méthanisation par injection dont les investissements sont généralement plus importants (de l’ordre de 1 à 2 millions d’euros), génèrent une rentabilité supérieure. Cependant, il faut atteindre la vitesse de croisière en 3ème ou 4ème année de fonctionnement, pour commencer à verser des dividendes.
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