La conférence a associé plusieurs observateurs de la filière lait. Le programme (voir le recueil des présentations Conférence Grand Angle Lait 2016) était consacrée aux initiatives susceptibles d’arrimer la production laitière sur le long terme. Que ce soit en termes de compatibilité avec l’environnement ou de pratiques d’élevage nouvelles comme la robotisation, la génomique ou le sexage, …
Mais avant de s’intéresser à demain, les participants ont dressé le bilan, fort morose, de la conjoncture actuelle. D’abord, les marchés qui vacillent de plus en plus vite, avec des chutes brutales des prix à 288 €/1000 litres en France début 2016 (prix moyen, départ ferme à 38 g de MG et 32 g de TP), 268 € chez les producteurs outre-Rhin, et tout juste 200 € chez les producteurs néo-zélandais. Rappel : le point mort, c’est-à-dire le prix du lait au-delà duquel la main d’œuvre familiale est rémunérée, est évalué à 305 €/t…
Une annonce sans lendemain ?
L’annonce bruxelloise le 12 avril d’une régulation volontaire de la production risque malheureusement de ne pas fonctionner si tous les Etats membres et les producteurs n’y adhèrent pas. Pour que les cours retrouvent un peu de couleurs, il faudrait en effet que la production européenne ralentisse (+3,4% entre avril 2015 et janvier 2016, principalement dans les pays d’Europe du Nord). Or ce vœu va clairement à l’encontre des nombreux investissements entrepris dans l’industrie laitière européenne entre 212 et 2015 concernant les produits laitiers secs : plus de 20 millions € entre 2012 et 2015. Dans ce contexte, les perspectives à court terme laissent «peu de visibilité sur la sortie de crise…» Pourtant, à moyen et long termes, les fondamentaux sont bons: augmentation de la demande mondiale et ressources limitées en eau et en terres arables. D’ici là, il faut tenir dans un environnement très concurrentiel où la France recèle à la fois des forces et des faiblesses vis-à-vis des pays voisins (voir le tableau ci-dessous).