Tout d’abord, le paysage agricole est tranché en Grand Est. Il va de zones d’élevage très marquées aux grandes plaines de Champagne. De plus, les assolements et le parcellaire influent sur les choix techniques et stratégiques des achats de moissonneuse-batteuse en cuma. En outre, contrairement à la majeure partie des outils achetés en cuma, le choix du neuf n’est pas une évidence. Sur un parc régional de 116 machines, on constate environ 40% des achats en occasion.
Achats de moissonneuse-batteuse en cuma: d’abord le choix de l’occasion
Ensuite, il y a une grande diversité dans les prix d’achat des moissonneuses-batteuses en cuma. Le tarif d’achat au cheval varie du simple au triple: de 120 à 500€/ch. D’un côté, les cuma en zone d’élevage cherchent une moissonneuse-batteuse moyenne. Une machine capable de préserver la paille et de conception simple. En revanche, d’autres groupes en secteur intermédiaire font plutôt des choix économiques. Ils privilégient les machines de grosses capacités, qui peuvent intervenir vite. Ils tolèrent un risque de panne sans compromettre la qualité de la récolte.
Ces moissonneuses-batteuses de deuxième main ont entre 6 et 9 ans au moment de leur achat. Elles ne présentent pas forcément un risque majeur pour 7 ans de plus, à condition qu’elles n’aient qu’une centaine d’heures à faire chaque été. Globalement l’achat d’une moissonneuse-batteuse d’occasion représente la stratégie majoritaire depuis 3 ans. Sans doute en réaction à la difficulté de regrouper de fortes surfaces pour espérer rentabiliser un achat neuf.
Prix d’achat du neuf: en moyenne 253.570€ HT
Toutefois, certains groupe font le choix du neuf. Un choix qui se fait pour longtemps, avec des machines qui restent dans les cuma. En effet, l’âge moyen dans le Grand Est d’une moissonneuse-batteuse en cuma achetée neuve s’affiche à 7 ans. Et il faudra souvent 9 à 10 ans pour finir de payer les emprunts.
En se basant sur les achats récents des cuma de la région, on constate que le prix d’achat neuf d’une moissonneuse-batteuse en cuma s’affiche en moyenne à 253.570€ HT. Derrière ce tarif, une moissonneuse-batteuse de 424ch (soit 600€/ch) avec une barre de coupe de 7,8m.
Claas leader des achats de moissonneuse-batteuse en cuma
Sans surprise, Claas occupe la première marche du podium des ventes de moissonneuses-batteuses aux cuma. Et ce, en neuf comme en occasion. Légèrement plus chères, mais sans réelles différences techniques avec ses concurrents, elles sont considérées comme une valeur sûre. Cependant, ces trois dernières années New Holland a repris une part de marché importante dans les cuma du Grand Est.
Il faut souligner que les gros projets collectifs ont recours à des modèles de fortes puissance. Avec des budgets de plus de 300.000€. Dans ce cas, la concurrence fait rage. John Deere complète le trio de tête, mais se situe plus en retrait en nombre de ventes.
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Portraits des batteuses des cuma du Grand Est
Avec près de 60% du parc, la région Champagne-Ardenne et notamment l’Aube concentre bon nombre de cuma moisson. On y trouve les puissances les plus élevées qui avoisinent les 400ch en moyenne. Tandis qu’en Lorraine et en Alsace, on constate des puissances de l’ordre de 320ch.
En règle générale, on trouve dans ces zones de grandes plaines des machines de type rotor axial, des coupes assez larges, et un objectif de qualité de grain avant tout. A l’inverse, en zone de polyculture-élevage, le gabarit, le respect de la paille et la polyvalence sont plutôt les arguments mis en avant. A noter, la région Alsace compte moins de cuma moisson. En effet, le maïs grain y est présent et culturellement ce sont les ETA qui sont souvent sollicitées sur ce type de récolte.
Et demain, quelles stratégies?
Enfin, la diversité des assolements s’accroît. Ce qui va induire au sein des cuma de nouvelles questions pour les prochains achats. Notamment au niveau des barres de coupe qui devront faire preuve de polyvalence. Surtout sur la capacité à suivre de terrain (coupe flexible).
En résumé, la moisson en cuma séduit les groupes ou la main d’œuvre d’été peut être présente et ou les exploitations regroupent des surfaces importantes. Les petites structures partent progressivement vers des solutions prestataires. Alors qu’à l’inverse on commence à voir apparaître des regroupements pouvant dépasser les 1.000 à 1.200 ha/an, avec des chantiers organisés à 2 moissonneuses de fortes puissances. Ces solutions doivent comporter une réelle réflexion sur la question des transports au champ et sur route.
On peut ainsi voir apparaître des transbordeurs spécifiques pour rendre le plus efficace possible des chantiers ou le moindre arrêt n’est plus vraiment tolérable. L’aspect risque de panne va aussi peser dans le recours à la grosse machine. Et la discussion sur le partage du risque par une banque d’humidité peut parfois rassurer.
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— Entraid' (@Journal_Entraid) April 9, 2021
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