Pour le jeune président de la cuma de St Paul en Gâtine, Florent Giraud, l’embauche était indispensable pour la pérennité de l’activité ensilage : « Avant, c’était un agriculteur qui assurait l’entretien et la conduite de la machine. Le jour où il est parti, on s’est dit : soit on embauche un salarié, soit on arrête l’ensilage… ».
A St-Georges de Choisné, pour Jean-Marie Gautier, administrateur de la cuma, qui a embauché un salarié et fait fonction de groupement d’employeurs, il est impensable de faire demi-tour.
« C’est un plus car il connaît bien les matériels de la cuma avec lesquels il intervient dans 8 exploitations adhérentes, dont 4 associées dans un groupe tracteur. Il connaît bien aussi les exploitations, et peut intervenir rapidement en cas de pépin ou de coup de bourre sur une exploitation… Je crois cependant que les agriculteurs n’ont pas la culture d’employeurs. Il est important de témoigner de la confiance vis-à-vis du salarié de manière à ce qu’il soit valorisé dans son travail ».
Répondre aux demandes des adhérents
Enfin, la cuma la Fontaine a témoigné de son projet d’embauche d’un 3ème salarié. Deux motivations pour cela, selon Pierre Arnaud, son président « Répondre à la difficulté de trouver des salariés saisonniers et répondre également à certaines demandes d’adhérents qui sollicitent des prestations complètes».
Ces témoignages ont été prononcés après la présentation de Nadine Boisson, animatrice à la fdcuma Aveyron, d’une étude approfondie sur les stratégies de « prestations complètes » proposées aux adhérents de cuma de son département. « Nous avons beaucoup d’éleveurs dont la situation est critique du point de vue de la main-d’oeuvre disponible dans les exploitations. On a démontré dans cette étude que le fait de déléguer les travaux des champs à la cuma pouvait dégager du temps à l’agriculteur pour un coût supplémentaire faible, voire nul, grâce à une meilleure utilisation du matériel en service complet » assure l’animatrice. Cette problématique de l’emploi est d’actualité en Aveyron mais également en Deux-Sèvres, selon Régis Branchu, directeur de la fdcuma : « Si on n’aborde pas cette question de la main-d’oeuvre dans les cuma, on risque de perdre certaines activités ». Le recrutement de salariés en cuma pour effectuer des chantiers « clé en main » peut faire peur. Pourtant, cette démarche est généralement porteuse d’efficacité dans les chantiers et d’économie de temps pour les agriculteurs concernés.