Pas à n’importe quel prix
A la cuma du Haut Pilat (Loire), «on réalise 4500 bottes par an, en enrubanné, avec un combiné» explique Philippe Chavanat, trésorier de la cuma. «Nous sommes une cinquantaine d’adhérents et le travail est réalisé sur de petites parcelles, ce qui fait que le temps passé sur la route est important. Augmenter fortement les débits de chantier serait intéressant, mais il faudrait plus que doubler l’investissement, ce qui ne serait pas rentable, ou doubler la surface travaillée. Ce type de machine pourrait peut-être venir en remplacement dans des cuma qui possèdent deux presses. Cela permettrait de supprimer un tracteur et un chauffeur. Il faudrait aussi repenser toute l’organisation. Et il y a le souci des parcelles en pente qui sont majoritaires dans notre secteur.»
On a déjà fait un bond en avant
Pour Guillaume Raveaud de la cuma d’Aillant (Loire), «le fait d’avoir remplacé une presse et une enrubanneuse par un combiné nous a déjà permis d’augmenter légèrement notre débit de chantier pour l’enrubannage. Cela a surtout permis de supprimer un tracteur et un chauffeur. Une presse non-stop serait plus intéressante pour le foin. Les fenêtres de travail sont courtes, et multiplier par deux les débits de chantier pourrait être valable. Mais tout est question de prix du matériel pour que le gain de temps reste rentable.»
En remplacement de l’ensilage
«Le combiné est utilisé chez nous pour enrubanner entre 3000 et 5000 balles par an, sur des parcelles où l’ensileuse ne peut pas accéder. Avec le combiné, on a déjà réduit le temps passé sur les chantiers en réunissant la presse et l’enrubanneuse sur le même outil» déclare Jérôme Costes, président de la cuma de Villecomtal (Aveyron). «Le seul cas où l’investissement dans un combiné non-stop pourrait être envisagé, ce serait pour le substituer à l’ensileuse dans le cas d’arrêt de cette technique de récolte. Mais ce n’est vraiment pas à l’ordre du jour.»
Rechercher d’abord la qualité
«Pour le foin, le but premier est de sécher la récolte le plus rapidement possible, en perdant le moins de feuilles car c’est là que se trouve la valeur nutritive. Pour limiter les pertes au pressage, il est préférable de réaliser de gros andains et faire avaler à la presse le fourrage le plus rapidement possible, ce qui évite d’abimer les feuilles. Pour les débits de chantier, privilégier le liage filet qui fait gagner du temps.»
35 % de débit de chantiers en plus avec le liage filet
«Les consignes pour avoir un bon débit de chantier sont relativement simples. Il faut d’abord utiliser le même tracteur pour tous les adhérents de la cuma, ce qui évite de perdre du temps lors des opérations d’attelage/dételage. Le liage filet est aussi à privilégier. Le surcoût est largement compensé par l’augmentation du débit de chantier. Lors d’essais réalisés avec la même couple presse/tracteur, le nombre de bottes réalisées pour du foin étaient de 36 par heure avec le liage ficelle, et 49 par heure avec le liage filet, soit un débit de chantier de 35 % supérieur avec le filet. Dans des essais sur paille, on retrouve la même différence.
Pour un bon débit de chantier, on privilégie aussi les gros andains. Attention, il faut que l’andain passe sous le tracteur et rentre bien dans le pick-up. Les ameneurs rotatifs ne sont pas avantagés dans ce cas car on limite l’ouverture du pick-up, contrairement aux ameneurs alternatifs. Il se pose aussi la question de la densité. Plus on rentre de matière rapidement dans la presse moins c’est facile d’obtenir une forte densité. Il faut arriver à trouver le juste milieu.»
Combinés en démonstration à MécaElevage
Une démo de combinés presse-enrubanneuse est au programme de MécaElevage, le 23 juin à Yffiniac (22). Quatre marques sont d’ores et déjà inscrites à cette journée cuma : Claas, Kubota, Kuhn et New Holland. Une opportunité à ne pas manquer !
Plus d’infos sur www.mecaelevage.cuma.fr
Cet article complète l’édition mensuelle d’Entraid de mai 2016.
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