LES MÉCONTENTS DU JOUR
Poussée de fièvre et inversion des rôles: le Pôle des Réformateurs, l’aile droite du PS, a lancé mardi une offensive contre le candidat du parti à la présidentielle Benoît Hamon, l’accusant de représenter une « gauche radicalisée » et de s’être enfermé dans une « impasse stratégique ».
Auteur de la charge la plus violente, le secrétaire d’État au Développement et proche de Manuel Valls, Jean-Marie Le Guen, a reproché au vainqueur de la primaire socialiste élargie de s’être « isolé en tenant un discours extrêmement radical » et de porter « un programme de rupture avec sa famille politique ».
En retour, des socialistes soutenant Benoît Hamon, comme Aurélie Filippetti, ou des écologistes comme Cécile Duflot ou Noël Mamère, ont dénoncé des « aigreurs » de « mauvais coucheurs » mués à leur tour en frondeurs. Certains l’ont même mis au défi de « rejoindre directement » Emmanuel Macron.
LA VISITE DU JOUR AU SALON DE L’AGRICULTURE
A son tour en campagne dans les travées du Salon de l’agriculture, Marine Le Pen a appelé à « franciser les aides » aux agriculteurs, fustigeant l' »échec absolu » de la Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne.
« Il faut revoir totalement le système des aides. Il faut franciser les aides, évidemment pas les baisser mais les distribuer différemment », a plaidé la candidate du Front national, dont le parti a effectué ces dernières années des percées électorales dans la France rurale, et parmi les agriculteurs.
LE THÈME DU JOUR
Sur les terres originelles de François Fillon, à moins de 20 kilomètres de Sablé-sur-Sarthe, Emmanuel Macron a dévoilé son programme agricole, allant d’un « Grenelle de l’alimentation », à des mécanismes de soutien des prix, en passant par des associations de producteurs facilitées.
Une entrée en matière de l’ancien ministre de l’Économie à la veille de son passage au salon de l’Agriculture et à deux jours de la présentation globale de son programme présidentiel.
En visite, lui, au Salon international de la machine agricole à Villepinte, le candidat de la droite a déroulé plusieurs de ses propositions pour le monde agricole, comme un compte épargne aléas climatiques et économiques, le regroupement des agriculteurs en organisations de producteurs, ou « l’éthique sur l’étiquette ». François Fillon a aussi plaidé pour que « la Politique agricole commune (PAC) ne soit plus subie ».
LE SONDAGE DU JOUR
Emmanuel Macron, en progression de trois points sur une semaine, creuse l’écart avec François Fillon et arriverait deuxième derrière Marine Le Pen au premier tour, selon un sondage Opinionway.
Le fondateur du mouvement En Marche! et ancien ministre de l’Économie, en hausse dans les intentions de vote depuis qu’il a reçu, le 22 février, le soutien du centriste François Bayrou, obtiendrait à présent 24% d’intentions de vote, selon cette enquête quotidienne réalisée pour Les Échos, Radio Classique et Orpi.
Deux points séparent Emmanuel Macron de la candidate du Front national Marine Le Pen, stable à 26% d’intentions de vote. Stable également, le candidat de la droite François Fillon est crédité de 21%, et ne franchirait donc pas la barre du premier tour.
Derrière le trio de tête, le candidat socialiste Benoît Hamon, désormais soutenu par l’écologiste Yannick Jadot qui a retiré sa candidature, est stable à 15%, tout comme celui de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon à 11%.
Enquête réalisée en ligne du 25 au 27 février auprès de 1.624 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 1,1 point à 2,5 points.