- Un président omniprésent
Trop de présidents de cuma se disent épuisés par leur fonction. Quand les responsabilités ne sont pas déléguées, tout repose sur un seul homme, qui doit aussi gérer son exploitation, parfois d’autres mandats, tout en prenant soin de sa famille… La cuma peut alors devenir un fardeau ! Plutôt que de chercher un super héros, le conseil d’administration a intérêt à organiser le partage des tâches.
D’ailleurs, le guide de l’administrateur, édité par la fncuma, est très clair là-dessus: «C’est collectivement que les administrateurs exercent leurs fonctions. Individuellement, ils ne détiennent aucun pouvoir (…) Il y a de la place pour tous, il suffit de savoir clarifier les missions de chacun».
Il s’agit aussi de faciliter le renouvellement des responsables. Le cas de Mathieu Renault, jeune président de la cuma Beauclair dans la Meuse, est un bon exemple: «Comme ma cuma est bien structurée, je ne me sens pas seul. En tant que président, c’est important de pouvoir déléguer le travail».
2. Un trésorier ou un secrétaire fantôme
Dans son guide de l’administrateur, la fncuma propose une répartition assez simple des missions entre les personnes qui composent, au minimum, le bureau.
Le président est une personne de communication et d’écoute. Son job: animer les réunions du conseil d’administration et l’assemblée générale, informer les adhérents des décisions prises par le conseil d’administration, représenter la cuma à l’extérieur… Il peut vivre des moments délicats, notamment quand il est amené à arbitrer un vote lorsqu’il y a partage de voix au conseil d’administration. Et la fonction ne doit pas être prise à la légère, c’est lui qui représente la cuma en justice le cas échéant.
Le trésorier a la responsabilité des comptes. Il suit la trésorerie et anticipe les besoins, vérifie le bien fondé et l’affectation des factures, les règle, les classe. Il surveille aussi les impayés. Autres missions: informer les administrateurs des coûts de revient, mettre en place des tableaux de bord pour faciliter la gestion, préparer les comptes en vue de l’assemblée générale.
Quant au secrétaire, il est la personne d’écriture. Il envoie les convocations à l’assemblée générale, au conseil d’administration, il réalise les comptes-rendus, tient à jour le registre des délibérations, actualise le règlement intérieur.
3. Du matériel sans responsable
Certaines petites cuma, qui fonctionnent «entre amis», hésitent encore à attitrer un responsable à chaque matériel. Nicolas Boinon, animateur des cuma dans l’Ain, forme régulièrement des responsables de cuma. Il est convaincu que «pour obtenir un service performant et efficace, le suivi des matériels et l’organisation des chantiers doivent être supervisés par un responsable, membre ou non d’un conseil d’administration».
La cuma de Saulx-Ornain, dans la Meuse, a décidé de franchir le pas et ne le regrette pas. Elle compte sept adhérents et 18000€ de chiffre d’affaires. «Beaucoup d’outils dormaient dehors, nous perdions du temps à les remettre en état», raconte Patrice Vanhee, le trésorier. En responsabilisant un peu plus les adhérents, de nouveaux investissements ont pu voir le jour, donnant un nouvel élan à la cuma.