Au bout du fil, on sent Pierre Escande heureux et soulagé. Il stationne en Allemagne, après un long roadtrip européen qui l’a conduit, avec trois autres chauffeurs, de son village de l’Aude à des camps de réfugiés ukrainiens en Pologne.
Le but de l’opération? Amener des médicaments, nourriture, nécessaires d’hygiène et de toilette et vêtements, à des réfugiés ukrainiens dans des camps au sud-est de la Pologne, situés à Przemysl et à Korczowa.
Puis ramener en France des personnes de ces camps. Une infirmière, présente sur place a pu relayer l’information aux personnes intéressées. Le plus souvent, elles ont des proches établis dans les grandes villes du Sud de la France.
Pour les autres, des hébergements dans l’Aude ont été organisés.
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Les réfugiés ? des femmes et leurs enfants surtout
Car c’est toute une organisation qui s’est mise en place avant le départ des quatre chauffeurs et du bus, dimanche 3 avril.
Des volontaires ont signalé la disponibilités de logements pour les hébergements.
« La Préfecture a aussi travaillé sur la scolarisation des enfants. L’accueil s’organise à la fois au niveau logistique, scolaire et sociale », note le président de la cuma de Villalier.
Compliqué car personne ne savait qui arriverait dans ce bus. « Il s’agit essentiellement de familles. Au total, nous avons 42 personnes à bord, pour la plupart des femmes avec leurs enfants. Il y a aussi 2 ou 3 hommes, trop âgés pour s’engager ou parce qu’ils ont une famille nombreuse », explique Pierre Escande.
« Les procédures dans les camps polonais sont très rigoureuses », note-t-il. « Il a fallu remplir pas mal de papiers. C’est très encadré, pour éviter tout débordement ».
Sollicitée par une commune du territoire de la cuma, l’équipe a bénéficié de la mise à disposition gracieuse d’un bus par l’entreprise Teissier de Carcassonne. » Pour la petite histoire, » indique Pierre Escande, c’est le même véhicule avec lequel la cuma a effectué sa sortie de fin d’année. C’était un signe! »
Au chapitre des anecdotes, le président de la cuma de Villalier attend aussi la livraison d’un moissonneuse-batteuse fabriquée en Russie, et sa coupe fabriquée en… Ukraine. « La coupe viendra peut-être de Hongrie finalement. » Il ne sait pas, au vu des circonstances, si l’ensemble sera prêt pour la prochaine campagne.