Aujourd’hui, se poser la question d’un pulvérisateur en cuma est synonyme de réflexion sur la conduite, l’autonomie, la technologie et le prix. Les types de cultures sont aussi un élément important selon le nombre de passages à envisager et les besoins du groupe.
Pulvérisateur en cuma: un traîné dans 63% des cas
Tout d’abord, en observant les matériels de grandes cultures de la région Grand Est, la version traînée représente 63% des 107 outils en parc hors viticulture. Dans le détail, 75% des pulvérisateurs en cuma de la région sont achetés neufs. Seulement la moitié des outils dans les groupes ont moins de 10 ans. Par ailleurs, on observe une montée en capacité de cuve progressive, avec une tendance à rester dans la fourchette 3.200 à 4.000l, pour des rampes de 28 à 36m.
Les prix d’achat constatés sont assez variables selon les options et le niveau de gamme choisi, avec quelques machines bien équipées qui valent entre 80 et 105.000€.
Quid des portés et des automoteurs?
Avec 20% des achats, les pulvérisateurs portés sont plus modestes: 1.000 à 1.500l avec des rampes de 21 à 24m. Il ne s’en achète pas beaucoup ces dernières années. Mais il faut noter certains choix d’équipement, comme les versions avec cuves avant et arrière, qui répondent à des situations particulières où le tracteur se transforme ainsi en automoteur une partie de l’année.
Concernant les pulvérisateurs automoteurs en cuma, on ne compte que 18 appareils en parc dans la région. Des outils achetés neufs dans 80% des cas. Deux tendances se dessinent. D’une part, des appareils légers et compacts, type Spra-Coupe, qui sont sur le créneau du bas volume avec des cuves de 1.500 ou 2.000l et des moteurs ne dépassant pas 150ch.
D’autre part, on observe près d’une dizaine de gros modèles de 4.000 à 5.000l, avec souvent des rampes de 36m et des motorisations de 200 à 250ch. On passe alors dans des gammes de prix qui nécessitent un volume de travail important pour amortir les 220 à 250.000€ investis.
3 marques réalisent 50% des ventes de pulvérisateur en cuma
Plus globalement, trois marques se partagent les ventes avec Berthoud que l’on retrouve dans toutes les catégories suivi de Hardi-Evrard et Amazone. On peut aussi relever la présence de John Deere uniquement sur des modèles trainés et Artec sur les automoteurs.
Des effets de géographie et de fournisseurs sont à prendre en compte pour la répartition sur le territoire.
La Champagne-Ardenne regroupe plus de la moitié des pulvérisateurs collectifs avec des secteurs de polyculture dans les Ardennes, de cultures industrielles dans l’Aube et aussi quelques modèles viticoles.
Difficile à étudier précisément, la présence de machines spécifiques à la viticulture est cependant à noter sur l’Alsace et l’Aube.
Quelles perspectives pour la pulvérisation en commun?
Ce sujet “sensible” ne profite pas d’aides particulières et reste diversement acceptable en groupe. Des évolutions règlementaires et techniques rendent la précision d’application de plus en plus nécessaire et encadrée. Derrière cela, la question de la spécialisation des pratiques se pose, avec des prestataires ayant la capacité ou des agriculteurs qui réalisent eux-mêmes leurs traitements.
Le niveau technologique qui sera exigé dans quelques années, avec les tarifs qui vont l’accompagner, vont probablement amener des exploitants à se positionner sur de petits groupes de 3 à 4 fermes qui s’organisent pour amortir l’appareil, ou des entreprises spécialisées si les volumes ne sont pas là. La question de la main d’œuvre de conduite spécialisée et formée sera peut-être à aborder dans certains profils de groupes.
A la croisée des chemins entre image, raisonnement économique et traçabilité, reste à savoir si les cuma vont s’emparer de ce sujet sensible.
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