Mutualisme et convivialité
« Je me suis installé à 22 ans directement après mes études, indique-t-il. Dans ma situation j’avais besoin des autres, que ce soit pour apprendre mais aussi pour réaliser les différents travaux liés à l’élevage. Pour moi ce n’était pas uniquement les chantiers communs. C’était aussi l’entraide dans les moments difficiles, la convivialité, l’effet « bande » de collègues que je pouvais retrouver en étant jeune agriculteur. Cela m’a permis de m’ouvrir et de constater qu’il n’y avait pas qu’une vision, qu’une solution. Chaque réflexion pouvait nous amener à nous interroger et à progresser. »
Aujourd’hui, Jean-Louis Lefaucheux est un homme accompli, riche des expériences et des responsabilités qu’il porte. Avec ses fonctions de secrétaire général de la FNSEA Loiret, de président de la caisse locale de Groupama et de vice-président Groupama du département, en plus des travaux sur la ferme, son emploi du temps lui laisse peu de répit. Et pourtant, depuis cinq ans, il a repris la présidence de la cuma locale de Sully-sur-Loire. Cette dernière compte 35 adhérents pour un chiffre d’affaires de 51 500 €.
Sans se cacher, il concède que cette nouvelle corde à son arc, il l’aurait volontiers laissée à un autre. Mais lorsqu’on a le mutualisme chevillé au corps…
« Il faut savoir prendre ses responsabilités et s’impliquer, souligne-t-il. La cuma, c’est aussi mon exploitation, mon matériel. Je me repose aussi sur des bases solides et je ne suis pas seul. Les adhérents sont investis même si ce n’est pas tous les jours facile. » Notre homme peut cependant compter sur l’appui du secrétaire, José Lemoal, et du trésorier, Stéphane Medail.
Jean-Louis Lefaucheux : « La cuma, c’est aussi mon exploitation »
Pour lui, la cuma c’est avant tout un groupe. « Nous faisons tous le même métier et pour autant pas un de nous ne se ressemble. Savoir conjuguer avec les humeurs des uns, les rancœurs des autres, est parfois lourd à gérer. Apprendre à écouter, faire des concessions, c’est aussi ça qui rend notre métier vivant. » Il estime que l’agriculteur doit continuellement se poser des questions. « Même si la conjoncture économique a été plutôt favorable en 2022, il y a tant à faire sur nos exploitations, note-t-il. Quand on voit la flambée des prix des matériels agricoles, comment ne pas croire que les cuma soient une des solutions pour le futur de nos entreprises. »
De nouveaux projets se développent au sein de la cuma : chargeur télescopique, faucheuse, andaineur, presse… des activités indispensables aux élevages qui ont pu voir le jour grâce au soutien du conseil départemental du Loiret et de l’Europe. « En tant que président de cuma, ajoute Jean-Louis Lefaucheux, le soutien de notre fédération de proximité est important. Cela nous pousse à aller plus loin, à entreprendre. Nous développons au sein de notre coopérative cette vision d’entreprise, de projets et de renouvellement. Car sans projets, notre métier est voué à disparaître. Et quoi de plus valorisant que des projets qui réussissent et qu’une cuma qui se développe ? »
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