Son projet, annoncé à l’avance, a été accompagné favorablement par les responsables. La formation avec de nouveaux salariés a été anticipée afin d’assurer une continuité de service auprès des adhérents tout en permettant à chacun, nouveau salarié, futur installé, comme responsables de cuma, d’aborder cette transition sereinement. Interview de François Deschamp.
Comment es-tu devenu salarié à la cuma de Lavaré ?
J’ai d’abord fait un BEPA CPA et un bac pro CGEA. J’ai ensuite directement travaillé en ETA dans le secteur de la Rochelle. J’avais déjà un projet d’installation à l’époque et je devais faire un stage de six mois. J’avais choisi une entreprise de travaux agricoles et je souhaitais changer de région pour voir d’autres formes d’agriculture. Le projet d’installation a été abandonné et à la suite du stage, l’entreprise m’a gardé durant quatre ans. J’ai ensuite décidé de revenir en Sarthe, où j’ai effectué des remplacements saisonniers, puis j’ai été embauché à la cuma de la Lavaré, en tant que chauffeur mécanicien, où je suis resté pendant onze ans.
Comment s’est amorcé ton projet d’installation ?
Je cherchais depuis toujours à reprendre une ferme à proximité de celle de mes parents, en vain. J’ai donc attendu leur départ à la retraite pour pouvoir enfin m’installer. J’ai prévenu la cuma, dès 2017, de mon souhait d’installation pour fin 2022 afin que les responsables préparent mon remplacement.
Comment s’est passé le tuilage avec les successeurs ?
La cuma ayant été prévenue très tôt de mon projet d’installation, cela a permis aux responsables d’anticiper le recrutement et permettre une transmission aux nouveaux salariés. En effet, en 2020, le président a embauché deux personnes qui avaient déjà fait des stages chez nous pour un certificat de spécialisation machinisme (CS). Ces embauches, réalisées via des contrats aidés, ont été souhaitées par les responsables afin d’assurer une qualité de service aux adhérents tout en répondant aux besoins supplémentaires de la cuma. De mon côté, j’ai bénéficié d’une rupture conventionnelle, ce qui m’a permis de sécuriser mon projet d’installation.
Quel bénéfice trouves-tu d’avoir été salarié de cuma dans ton projet d’installation ?
Mon projet étant exclusivement en productions céréalières, mon expérience en cuma va être précieuse concernant la technicité du suivi des céréales, de l’implantation jusqu’à la récolte, mais aussi sur la gestion et l’entretien de mon matériel. Mes parents avaient un parc conséquent mais je ne souhaite justement pas tout conserver. Je sais maintenant que certains matériels me seront indispensables mais je compte en revendre d’autres pour privilégier la cuma, que ce soit en utilisation directe par moi-même ou à déléguer en chantiers complets.
Envisages-tu de prendre des responsabilités en cuma dans le futur ?
Avec mon expérience, je sais qu’une cuma a besoin de responsables pour fonctionner et répondre aux besoins de ses adhérents. Je suis donc ouvert à l’idée de prendre d’éventuelles responsabilités dans le futur. Mais je sais aussi qu’une installation prend du temps avant d’envisager de s’engager ailleurs. Les fonctions s’acquièrent au fil du temps et tout comme la passation avec mes remplaçants en conduite à la cuma, un tuilage progressif est nécessaire avec des responsables expérimentés pour monter progressivement en compétences.
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